Bonjour à toutes et à tous !

Pour l’article du jour, parlons série télévisée avec l’un de mes grands coups de cœur de l’an dernier : Quantico. Apparue sur nos écrans en 2015 et portée par les showrunners américains Joshua Safran et Marc Gordon, elle incarne typiquement le genre de série que j’adore puisqu’il s’agit d’un thriller policier dans lequel suspense, interrogations, rebondissements et révélations sont à l’honneur. Pour commencer, voici le synopsis de la première saison :

De jeunes recrues du FBI ont été évaluées et formées au camp d’entraînement de Quantico, en Virginie, où leurs compétences ont été mises à rude épreuve. Neuf mois plus tard, l’une de ces jeunes recrues, Alexandra « Alex » Parrish, est accusée d’avoir perpétré un attentat à la bombe dans la gare de Grand Central à New-York. Elle est alors bien décidée à faire tout ce qui est en son pouvoir pour prouver qu’elle est en réalité victime d’un coup monté par un des agents de sa promotion.

La chose la plus intéressante dans Quantico, chose qui lui permet notamment de se démarquer de n’importe quel autre thriller du même genre, vient du format adopté pour la narration. En effet, elle repose sur deux temporalités : le présent, dans lequel a eu lieu l’attentat, et le passé, qui donne à voir la rencontre entre les différentes recrues et le déroulement de leur formation. Un défi souvent très casse-gueule qui a pourtant brillamment été relevé par les scénaristes qui ont su gérer leur écriture comme il faut.

On se retrouve ainsi avec une narration dynamique et une enquête remplie de mystères dans laquelle toutes les informations nécessaires sont révélées au compte-goutte au fil des épisodes, en laissant parfois volontairement le spectateur dans le flou le plus total. Car qui dit deux temporalités dit informations manquantes. Il arrive donc souvent qu’on détienne une information dans le présent sans pour autant savoir comment ou pourquoi c’est arrivé, ce qu’on finira alors par apprendre tôt ou tard, mais surtout tard, dans la saison grâce aux séquences se déroulant dans le passé.

Ce bref retour sur l’excellente saison 1 étant terminé, passons maintenant à la deuxième saison, qui n’a nullement besoin de rougir face à son aînée bien qu’elle soit quelque peu en deçà de celle-ci.

 

ON PREND LA MÊME FORMULE ET ON RECOMMENCE

Personnellement, je dois avouer avoir été très intrigué quant à l’évolution de la série après la première saison étant donné sa narration très particulière. Heureusement, il n’aura pas fallu attendre bien longtemps pour avoir la réponse : les scénaristes se sont contentés de reprendre la même formule dans un contexte différent. Dans le présent, l’attentat de Grand Central laisse désormais place à un attentat, suivi d’une prise d’otage, dans un quartier de New-York où se déroule le sommet du G20, tandis que dans le passé, Alex Parrish et Ryan Booth suivent désormais, et ce sous couverture pour le FBI, une formation à la Ferme, un centre d’entraînement secret de la CIA soupçonné de former des agents dissidents. Si à première vue les similitudes peuvent inquiéter en laissant croire que l’innovation ne sera pas au rendez-vous, on est cependant rapidement rassurés au fil des épisodes qui parviennent à nous compter une histoire et des événements complètement différents. En ce sens, le format narratif continue de nous prouver son efficacité grâce à une superposition passé/présent toujours aussi réussie qui parvient brillamment à effectuer un parallèle entre les événements du G20 et les « leçons du jour » à la Ferme, le tout en multipliant les rebondissements et les retournements de situation. Parfois même un peu trop : les complots sont tellement présents qu’un bref moment d’inattention peu suffire à nous perdre, là où la saison 1 parvenait continuellement à garder une certaine clarté malgré la multiplication des fausses pistes.

 

UNE ÉCRITURE QUI N’EST PAS EXEMPTE DE DÉFAUTS

De la même manière, si on retrouve dans l’écriture tout ce qui a fait la force de Quantico par le passé, on voit également apparaître certains défauts qui, heureusement, ne lui portent pas réellement préjudice. Par exemple, on peut remarquer que les scénaristes se sont parfois laissés aller à des raccourcis scénaristiques qui rendent les événements un peu tirés par les cheveux, comme des supposées scènes de filature et d’infiltration où la discrétion n’est pas vraiment réussie ou encore l’incroyable capacité de certains personnages à maîtriser une langue étrangère qu’ils viennent à peine d’identifier simplement en écoutant les autres la parler. On retrouve aussi un défaut qui était déjà présent depuis le lancement de la série et qui n’a toujours pas été corrigé : la disparation abrupte de certains personnages. Cela arrive notamment lorsqu’ils sont tués dans les événements du présent puisqu’ils disparaissent alors subitement des scènes du passé, où ils sont pourtant censés être présents. En plus de nuire à la cohérence du scénario, cela empêche à certains des nouveaux personnages d’avoir le développement qu’ils mériteraient, ce qui aurait sûrement été mieux que d’intégrer de manière un peu trop forcée certains des personnages de la première saison qui se retrouvent parfois liés aux événements par un hasard plus que douteux le temps de quelques scènes. Et ce avant de re-disparaître à nouveau sans aucune explication.

 

UNE SAISON… OU DEUX MINI-SAISONS ?

J’évoquais précédemment le fait que cette deuxième saison était fondée sur la même formule que la première. En réalité, ce n’est le cas que pour les treize premiers épisodes. En effet, le treizième épisode clôture les événements du G20 et de la Ferme afin de mettre en place un nouvel arc narratif indépendant à partir du quatorzième, bien qu’un lien étroit soit tout de même maintenu. De plus, le format à deux temporalités disparaît pour ne mettre en scène que les événements du présent. Dans cette deuxième partie de saison, l’équipe de choc est désormais chargée par la présidente des États-Unis, Claire Haas, d’enquêter dans le plus grand secret sur un complot se mettant en place au sein même du gouvernement par une coalition cherchant à réformer la Constitution du pays. Pour cela, ils n’hésitent pas à perpétrer des attentats et à transgresser la loi afin d’amener le peuple à vouloir faire changer les choses comme ils le souhaitent. Malgré une légère perte de dynamisme due au changement de format, l’écriture reste soignée et les scénaristes parviennent à nous offrir une enquête captivante qui fait régulièrement écho avec la présidence de Donald Trump, le tout dans un ton qui n’est pas sans rappeler celui de la série Scandal de Shonda Rhimes. Une manière de procéder plutôt risquée qui tend quelque peu à éreinter l’esprit de Quantico mais qui apparaît quand même couronnée de succès. On regrette cependant qu’une fois encore, le casting original soit constamment mis en avant au détriment des nouveaux personnages introduits au début de la saison, qui disparaissent complètement ou qui n’apparaissent que le temps de quelques scènes, là encore d’une manière relativement tirée par les cheveux.

 

En somme, la production est parvenue à nous offrir une deuxième saison digne de la première, dont elle reprend les codes, tout en prenant le risque de renouveler l’expérience grâce à un changement de direction complet à partir de la mi-saison. En ce sens, il n’est pas vraiment étonnant de savoir que la série a été renouvelée pour une troisième saison de treize épisodes seulement (contre vingt-deux précédemment), un format qui semble déjà avoir été adopté par les scénaristes cette saison-ci. Reste à voir comment les choses vont évoluer, ce qui pourrait bien être exceptionnel quand on voit le season final. Rendez-vous l’année prochaine pour la réponse !

Un commentaire sur « Quantico (saison 2) : une saison pleine de surprises et de rebondissements »

Répondre à oth67 Annuler la réponse.