Bonjour à toutes et à tous !
Je reviens aujourd’hui pour vous parler d’une licence vidéoludique qui occupe une grande place dans mon cœur depuis près d’une décennie maintenant : Uncharted. Il faut dire qu’il serait difficile pour moi de passer à côté d’une telle série sachant que je suis un grand fan de jeux d’aventure depuis mon plus jeune âge, d’autant plus quand on sait qu’elle est développée par Naughty Dog, l’un des studios les plus brillants et les plus passionnés que l’on puisse trouver de nos jours à mes yeux. Découverte avec le premier opus en 2007, Uncharted : Drake’s Fortune, elle a indéniablement marqué ma carrière de gamer avec le second opus sorti en 2009, Uncharted 2 : Among Thieves, qui reste aujourd’hui encore l’un des jeux les plus incroyables auquel il m’ait été donné de jouer. Cette licence m’a permis de combler mes besoins d’aventure suite à la décadence de celle qui occupait alors la première place dans mon cœur, Tomb Raider, qui a littéralement sombré lorsque Crystal Dynamics et Square Enix ont décidé de rebooter la série en 2013, en faisant alors un jeu complètement insipide et sans âme. Mais là n’est pas le sujet.
Il y a un peu plus d’un an, Naughty Dog nous offrait Uncharted 4 : A Thief’s End, un nouvel opus exceptionnel qui avait malheureusement été annoncé comme étant le dernier de la saga. Un DLC solo avait cependant été annoncé bien qu’aucune information ne nous avait été donnée à son sujet. Après une longue période de silence radio, le studio est alors revenu en grande pompe pour nous annoncer que ce qui devait à l’origine être un simple DLC était finalement devenu un stand-alone, soit un jeu à part entière, car ils n’avaient pas réussi à s’imposer des limites lors de son développement. Je vous l’avais bien dit, ce sont des passionnés. Du coup, ce fameux jeu intitulé Uncharted : The Lost Legacy ne présente aucun véritable lien avec l’aventure comptée dans le quatrième opus bien qu’il s’inscrive dans sa continuité par la présence de liens étroits.
Avant de rentrer dans le vif du sujet, quelques petites précisions sont de rigueur pour ceux qui n’auraient pas suivi l’actualité du jeu. Dans cette nouvelle aventure, et pour la première fois dans l’histoire de la licence, on n’incarne pas Nathan « Nate » Drake (ceux qui ont fait Uncharted 4 comprendront pourquoi) mais Chloé Frazer, l’une de ses acolytes présente dans Uncharted 2 et Uncharted 3 : L’Illusion de Drake. Cette dernière est accompagnée de Nadine Ross, l’une des antagonistes du quatrième opus qui représente donc en partie les liens étroits dont je parlais entre les deux jeux. En effet, c’est intriguant. Mais alors, ce choix risqué de remplacer notre cher Nate, qui incarne tout de même l’essence de la série, est-il concluant ? Réponse tout de suite.
À LA RECHERCHE DE LA DÉFENSE DE GANESH
Dans ce nouvel opus, Chloé et Nadine se rendent toutes deux en Inde afin de partir à la recherche de la défense de Ganesh, l’un des dieux hindous les plus vénérés facilement reconnaissable par son trait caractéristique particulier : sa tête d’éléphant. C’est en défendant le temple de son père, le célèbre dieu Shiva, qu’il l’a perdue à l’issue de son combat contre Parashurama. Pour la première fois dans la licence, le background historique laisse donc place à un background mythologique qui permet d’ajouter un côté épique supplémentaire à une série qui était déjà loin d’en être exempte. Et autant le dire tout de suite, cette chasse au trésor l’est. Les événements s’enchaînent sans le moindre temps mort dans cette course qui oppose les deux femmes à Asav, un homme à la tête d’un groupe de rebelles qui utilise la revente de nombreux trésors pour alimenter la guerre civile ravageant le pays. Mais en parallèle, à l’image d’Uncharted 4, le scénario met également l’accent sur nos deux héroïnes qui évoluent à la fois en temps que duo et en tant que personne au fur et à mesure de leurs péripéties et des épreuves traversées, jusqu’à devenir des femmes relativement différentes de celles qu’on a connues dans les opus précédents, voire même de celles qu’on découvre au début de celui-ci. Par le biais d’une écriture toujours aussi soignée et maîtrisée qui oscille constamment entre situations comiques et moments chargés d’émotions, le tout saupoudré de quelques surprises inattendues, chacune acquiert une certaine profondeur qui ne fait qu’augmenter notre empathie pour elles et qui finit par nous faire succomber au charme de ce duo dynamique plus qu’inattendu. On pourra en revanche regretter le fait de rejoindre en cours de route une aventure qui a déjà débuté en amont et qui laisse un certain flou sur la manière dont les personnages se sont rencontrés ou sur les liens qu’ils peuvent avoir les uns avec les autres. Heureusement, les scénaristes ont eu l’intelligence d’user de certains artifices pour combler les trous d’une manière relativement suffisante, ce qui nécessitera néanmoins de devoir prêter beaucoup d’attention aux discussions in-game des héroïnes. Cela permettra par ailleurs d’en apprendre davantage sur leurs histoires, leurs émotions ou encore de découvrir un certain nombre de références aux précédents opus, le tout avec un doublage d’excellente facture qui rend justice à la qualité des dialogues.
UN VOYAGE EN INDE PLACÉ SOUS LE SIGNE DU DÉPAYSEMENT
Une fois n’est pas coutume, Naughty Dog nous montre à nouveau avec The Lost Legacy l’étendue de son talent d’un point de vue visuel en exploitant au maximum les capacités de la Playstation 4 pour nous offrir des graphismes absolument somptueux. Cette aventure au cœur de l’Inde représente à chaque seconde une claque visuelle grâce à des panoramas tous plus impressionnants les uns que les autres, à la fois par leur finesse, leur sens du détail et leur immensité. De la jungle et son incroyable densité végétale aux ghats et leurs magnifiques étendues d’eau en passant par les nombreux temples mêlant cela à de gigantesques architectures de toute beauté, il est impossible de ne pas succomber au charme de ce pays asiatique qui offre un nouveau dépaysement à chaque changement de lieu. Un voyage en Inde ne m’était personnellement pas paru aussi attrayant et époustouflant depuis Tomb Raider III : Les Aventures de Lara Croft en 1998. La sensation est telle qu’on en arrive à leur pardonner la légère présence occasionnelle de clipping ou même la présence d’un certain nombre de murs invisibles dans les zones ouvertes alors même que rien de tout cela n’était présent dans Uncharted 4. Sans oublier d’évoquer une motion capture, des expressions faciales et des effets visuels toujours aussi magnifiques et criants de réalisme. Dommage, cependant, qu’ils aient ressenti le besoin de « typer » le visage de Chloé afin de lui justifier des origines indiennes qu’elle ne semblait pourtant pas avoir par le passé et qui lui enlève quelque peu le charme qu’elle avait. On regrettera aussi une bande-son, certes, de très bonne qualité, mais qui manque de thèmes réellement marquants et qui reste dans l’ensemble trop discrète.
UN GAMEPLAY VARIÉ ET TOUJOURS AUSSI EFFICACE
Aucune véritable surprise en ce qui concerne le gameplay puisqu’il est en tout point similaire à celui d’Uncharted 4, c’est-à-dire extrêmement facile à prendre en main et relativement souple. On peut néanmoins souligner la présence d’une nouveauté longtemps attendue par un grand nombre de joueurs : le pistolet silencieux, qui permet enfin de jouer la carte de l’infiltration sans avoir à passer par le corps-à-corps. D’ailleurs, les animations de ce dernier ont été changées (contrairement aux autres, heureusement que ce n’est pas si choquant que cela) par rapport à celles de Nate puisque Chloé n’hésite pas à user de quelques techniques d’art martial, ce qui rend ses combats indéniablement plus classes et moins bourrins. On peut tout de même noter une IA, alliée comme ennemie, parfois légèrement à côté de la plaque même si elle peut faire preuve d’une certaine intelligence par moments. À côté de cela, on retrouve dans l’ensemble le sens du détail déjà présent dans Uncharted 4, dans les animations comme dans le gameplay, qui permet d’ajouter une touche de réalisme au jeu. Ici, par exemple, cela passe notamment par des dialogues (autant in-game que dans les cinématiques) qui s’adaptent à la progression choisie par le joueur lors des phases où on bénéficie d’une totale liberté pour rejoindre le fil rouge de l’histoire. À ce propos, Naughty Dog l’avait annoncé et c’est bel et bien le cas : The Lost Legacy incarne une sorte de synthèse de tous les précédents opus par les différentes phases de jeu qu’il propose (certaines frôlant quand même le réchauffé, il faut l’avouer). Avec une proportionnalité très réussie, on aura ainsi affaire à des phases d’exploration, d’action mais aussi de réflexion grâce à un certain nombre d’énigmes toutes très réussies et originales qui nécessitent parfois de longues minutes avant d’être résolues. Il est cependant extrêmement regrettable de voir qu’une fois de plus, le studio n’a pas osé monter la difficulté d’un cran en se montrant trop permissif : pour les plus dangereuses d’entre elles, le jeu vous laissera plusieurs chances, si ce n’est un nombre infini, de vous en sortir plutôt que de vous conduire directement à la mort en cas d’erreur comme cela aurait dû l’être.
Ainsi, s’il est indéniable que l’absence de Nate, d’Elena Fisher ou même de Victor « Sully » Sullivan se fait ressentir, il apparaît clairement que Chloé représentait bel et bien le personnage idéal pour assurer la relève. Avec The Lost Legacy, Naughty Dog nous a offert une dernière (peut-être pour de vrai cette fois) aventure épique digne de ce nom regroupant tout ce qui a fait la force des précédents opus de manière plus condensée. Du long de ses huit à dix heures de jeu (cela dépend de la manière de jouer), ce stand-alone parvient donc sans la moindre difficulté à se hisser dans le palmarès de la licence et en vient à nous faire espérer que le studio choisira de continuer l’aventure Uncharted avec la belle Chloé Frayer, qui semble d’ores et déjà être la digne héritière du grand Nathan Drake.
2 commentaires sur « Uncharted : The Lost Legacy, l’ultime chasse aux trésors entre filles »