Bonjour à toutes et à tous !
Vous le savez peut-être (et si ce n’était pas le cas maintenant ça le sera) mais je suis un grand fan de la réalisatrice américaine Shonda Rhimes. À l’origine de Grey’s Anatomy et Scandal qui comptent désormais parmi mes séries favorites, elle est également productrice depuis trois ans sur How to Get Away with Murder (Murder en France), une série judiciaire créée par Peter Nowalk (qui a participé à la production des deux premières). Sachant cela, l’adorateur de séries policières/judiciaires que je suis n’a pas hésité une seule seconde à se lancer dans l’aventure dès la diffusion de la première saison. Avant toute chose, petite présentation de la série :
Annalise Keating possède toutes les qualités requises chez un professeur de droit pénal : brillante, passionnée, créative et surtout charismatique, elle peut également se révéler imprévisible et dangereuse. Avocate de la défense à son propre compte, elle représente toutes sortes de criminels. Chaque année, elle sélectionne parmi ses étudiants un petit groupe, qu’elle juge les plus intelligents et les plus prometteurs, pour travailler à ses côtés dans son cabinet. Un privilège qu’ils cherchent tous à s’arracher sachant qu’apprendre avec la meilleure représente l’occasion de toute une vie. Jusqu’au jour où ces derniers se retrouvent impliqués dans un assassinat qui bouleversera leur vie à tout jamais…
UN SHOW CAPTIVANT
Autant vous le dire tout de suite, mon coup de cœur pour Murder a été immédiat. Du long de ses quinze épisodes, la première saison nous fait découvrir un groupe de personnages charismatiques auquel on s’attache très rapidement à travers une intrigue sans le moindre temps mort où le suspense est constant et où les rebondissements se multiplient. Elle surprend notamment grâce à sa narration qui repose sur plusieurs temporalités, tout comme Quantico, mais avec un traitement complètement différent. On découvre dès le premier épisode le moment clé de la saison avant de revenir dans le passé pour observer comment les personnages en sont arrivés là tout en voyant le-dit moment s’étoffer et s’éclaircir au fur et à mesure que les épisodes et les intrigues progressent. Un type de narration très casse-gueule mais parfaitement maîtrisé grâce à une écriture irréprochable épaulée par une production et une réalisation sans le moindre défaut.
Il en va de même pour la deuxième saison qui repose sur le même type de narration mais qui évite de tomber dans le même travers que Quantico en faisant évoluer l’intrigue. Véritable continuité de la saison précédente, elle place les personnages dans une situation assez similaire dans le principe mais complètement différente dans le fond, ce qui permet ainsi d’étoffer à la fois leur histoire et leurs relations pour donner au tout plus de profondeur encore. Sans atteindre le même niveau de qualité à cause d’une seconde moitié plus ennuyeuse et parfois frustrante, elle parvient tout de même à maintenir le cap et à nous captiver jusqu’à la fin. Point important à souligner également : Murder évite complètement le piège des épisodes stand-alones que l’on retrouve dans presque toutes les séries de ce type bien qu’un certain nombre nous proposent leur « affaire du jour ». Un coup de maître qu’on apprécie énormément et qui évite de casser le rythme effréné de l’intrigue.
LA DESCENTE AUX ENFERS S’AMPLIFIE
Ce retour sur les deux premières saisons terminé, passons maintenant à la troisième qui est celle qui nous intéresse ici. On retrouve nos personnages en pleine rentrée scolaire quatre mois après le meurtre brutal de Wallace Mahoney (qui clôturait la précédente), tous bien décidés à laisser leur sombre passé derrière eux malgré le fait que l’affaire soit toujours en cours. Mais bien vite ce dernier les rattrape : tandis que quelqu’un s’amuse à tapisser le campus d’affiches affirmant qu’Annalise est une tueuse, le fameux « moment clé » nous dévoile sa maison ravagée par les flammes. Si l’intrigue de cette nouvelle saison continue d’être à la hauteur malgré quelques faiblesses sur lesquelles on reviendra plus tard, elle tire surtout son épingle du jeu dans le traitement réservé aux personnages, dont la psychologie est développée avec une grande justesse. Alors qu’ils essayent envers et contre tout d’avancer et de garder la tête hors de l’eau, on voit leurs relations être mises à rude épreuve à grands coups de secrets, de complots et de tensions liés aux événements passés dont les répercussions se veulent plus importantes que jamais, sans compter les péripéties à venir au cours de cette saison. À ce titre, quatre personnages en particulier sortent du lot. La première n’est autre qu’Annalise qui continue sa longue et difficile descente aux enfers amorcée en seconde partie de saison 2. À travers de nombreuses scènes à la fois fortes et touchantes, on découvre la femme fragile et abîmée qui se cache derrière l’indestructible avocate ce qui, contre toute attente, ne fait qu’accroître son charisme. Trois autres personnages se dévoilent également sous un nouveau jour : Frank Delfino, Connor Walsh et Laurel Castillo, sur qui les projecteurs sont braqués et qui parviennent à susciter beaucoup d’empathie de notre part bien que les deux derniers frôlent parfois l’imbuvable à l’image de Wes Gibbins lors de la saison précédente.
UNE INTRIGUE PLUS NUANCÉE
Néanmoins, comme évoqué précédemment, il apparaît que la réalisation n’est pas toujours sans faille. En effet, malgré le fait que l’intrigue parvienne à captiver sans difficulté, il semblerait que les scénaristes aient eu plus de mal à la mettre en place et surtout à la mettre en valeur comme il faudrait lors des premiers épisodes. Il en ressort un « moment clé » dont l’intensité est amoindrie à ses débuts et qui tend à rendre les différents jeux temporels plus artificiels qu’à l’accoutumée. Heureusement, ce point est rapidement corrigé et on parvient à retrouver la force de ce type de narration grâce à un grand sens de la mise en scène et de la dramatisation. Les scénaristes nous prouvent qu’ils savent toujours comment captiver l’attention du spectateur : ils jouent avec nous, ils nous poussent à nous interroger et s’amusent à nous conduire sur de fausses pistes avant de nous faire des révélations explosives dont on était loin de se douter. C’est ainsi que ce fameux « moment clé » de la saison prend toute son ampleur et devient véritablement un moment fort tant il était inattendu mais surtout osé. Un joli coup de leur part qui nous montre qu’ils disposent encore de plus d’un tour dans leur sac. À côté de cela, on continue également d’apprécier les récurrentes « affaires du jour » qui prennent un rôle majeur : sans faire de l’ombre au fil conducteur, elles montrent que les personnages tentent difficilement de garder une vie normale, ce qui les rend extrêmement intéressantes en plus d’offrir la possibilité à plusieurs personnages secondaires de se démarquer, au point même parfois d’avoir une influence sur l’intrigue générale.
En somme, Murder nous offre une troisième saison à la hauteur des deux autres bien qu’une fois encore, l’intensité de la première ne parvienne pas à être égalée. Les personnages continuent de gagner en profondeur, les ressorts scénaristiques continuent de nous surprendre et nous, on continue d’en redemander. Il ne reste plus qu’à voir comment les choses vont se goupiller dans la quatrième saison !
Cette saison 3 m’a un peu laissé de marbre, avec une dynamique qui s’effrite et une intrigue cousue de fil blanc. Si on peut saluer une meilleure utilisation du flashforward (comparé à l’insupportable flashback de la saison 1 qui tournait en boucle), les réactions improbables de certains personnages m’ont vite sorti du truc…
Par contre la série est répartie de plus belle avec sa saison 4 qui s’avère vraiment surprenante, dans une nouvelle dynamique et une nouvelle redistribution des rôles (les coupables et victimes ne sont pas toujours les mêmes), rendant à la série un intérêt que je commençais à perdre.
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J’ai justement pensé l’inverse, j’ai trouvé que l’intrigue un peu légère au départ avait tendance à progresser dans le bon sens au fil de la saison. Mais je te rejoins sur les réactions de certains, j’ai surtout noté ça chez Connor et Laurel (et parfois chez d’autres). Heureusement ça reste moins pire que Wes dans la saison 2 qui avait fini par me sortir par les yeux.
En tout cas ce que tu dis de la saison 4 est très encourageant, j’ai hâte de la découvrir ! J’espère y retrouver le même enthousiasme que lors de la saison 1 (les flash-backs étaient au contraire un des points forts à mes yeux même si je comprends que ce procédé puisse déranger certains).
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Ah Wes quelle horreur. De pire en pire au fil du temps !
Le soucis n’est pas tellement le flashback, c’est plutôt son utilisation. Nous ressortir sans cesse (parfois deux fois dans un épisode) la même scène en y ajoutant juste à chaque fois une seconde ou deux, ça peut être un procédé intéressant sur une période, mais sur la durée ça m’a juste rendu dingue de revoir encore et encore la même chose. Mais ils ont bien mieux utilisé ce procédé dans les saisons suivantes, du coup c’est que du bon.
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J’ai quand même trouvé qu’il y avait du progrès sur lui dans la saison 3. À vrai dire on passe d’un extrême à l’autre puisqu’il est presque devenu trop discret haha !
C’est sûr que c’est très frustrant mais pour moi ça reste une bonne frustration. C’est le genre de procédé qui va me donner à fond envie de continuer pour découvrir le fin mot de l’histoire.
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La mi-saison m’a mis par terre même si ça faisait partie de mes théories. Je pense qu’ils ont bien compris qu’il fallait en dire peu au début pour conserver le rebondissement, d’où la lenteur de la mise en place. Quant au personnage de Wes, je le supportais de moins en moins à vrai dire 😅
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Perso je l’avais pas du tout vu venir, à vrai dire j’avais même aucune idée de ce à quoi m’attendre donc la surprise a été totale. Mais c’est vrai que même si c’est long à se mettre en place après une fois que l’intrigue est lancée tout s’enchaîne.
Ça me rassure de voir que je ne suis pas le seul à avoir eu du mal avec lui haha !
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À force de réfléchir huit semaines dessus, c’était soit lui soit Nate. Je ne pensais pas qu’ils oseraient en revanche…
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