/!\ Ce test a été réalisé à partir de la version de base du jeu. Le contenu des trois DLC sortis depuis ne sera donc pas ou peu évoqué.
Bonjour à toutes et à tous !
Tandis que l’hiver et les fêtes de noël approchent à grands pas, le froid et la neige ont déjà commencé à envahir une bonne partie de la France. Malheureusement, seul le premier s’est montré chez moi. Grâce aux offres du Black Friday, j’ai néanmoins pu côtoyer la neige à travers ma console avec le jeu Steep, développé par Ubisoft Annecy et édité par Ubisoft. Sorti le 2 décembre 2016, il marquait le retour des sports extrêmes sur nos consoles plus de quatre ans après la parution du dernier SSX, la licence phare d’EA Sports dans le domaine. Ubisoft est-il parvenu à nous offrir le digne successeur d’SSX, le jeu de glisse jusqu’ici inégalé aux yeux des joueurs ? Réponse tout de suite.
Une approche chaotique
Avant toute chose, je tiens à aborder un point qui m’a d’entrée de jeu fortement énervé et qui concernera probablement de nombreux autres joueurs : les mises à jour. Sachez que si vous décidez de vous procurer le jeu à partir de maintenant, ce ne sont pas moins de 38 gigas de patchs qui vous accueilleront au moment où vous insérerez Steep dans votre console. On reviendra plus tard sur le fait que cela paraît largement excessif étant donné le contenu du jeu mais cela permet tout de même de soulever un point plus qu’inacceptable : il est impossible de jouer sans connexion internet. Autrement dit, tant que le jeu ne sera pas entièrement mis à jour, vous ne pourrez pas en profiter à moins de vouloir passer votre temps en exploration libre ce qui, vous le verrez, n’a aucun intérêt. En effet, même si vous ne souhaitez pas faire l’aventure en multijoueur, le fait est que Steep est fondamentalement basé sur cet aspect, que vous le vouliez ou non. Alors bon courage pour ceux qui, comme moi, ne disposent pas d’une connexion de compétition… vous n’êtes pas prêt d’y jouer.
Une fois ce malheureux contretemps réglé, la partie peut commencer. Le jeu démarre sur un bref tutoriel nous dévoilant et nous apprenant les commandes principales à maîtriser pour pouvoir jouer correctement, le gameplay se voulant relativement exigeant. Une fois ce tutoriel terminé, on se retrouve ainsi lâché au beau milieu de la map… sans la moindre explication supplémentaire. On ne sait pas ce qu’on doit faire, les menus sont aussi nombreux que fournis et les possibilités sont énormes. En bref, sachez que vos premières heures de jeu seront plus que déroutantes et qu’un certain temps d’adaptation est nécessaire pour comprendre le véritable enjeu de Steep, après quoi le plaisir peut enfin commencer.
Deux maps, huit montagnes… un game design
Si nos premiers instants de liberté sont aussi déroutants, c’est parce que la première chose que nous pouvons constater, c’est l’immensité de l’aire de jeu qui nous est proposée. En effet, Steep nous donne la possibilité d’explorer une version fictive des Alpes où sont réunis pas moins de sept massifs différents, chacun étant plus ou moins grand. C’est d’autant plus déroutant que toute la map est accessible selon notre volonté dès le début et que rien ne passe par une exploration dirigée. Forcément, difficile donc de savoir par où commencer. À cela viennent également s’ajouter l’Alaska, un autre massif issu d’un des DLC que l’on peut visiter sans avoir à se le procurer ou encore l’Asie, qui nécessite quant à lui le dernier DLC en date : Road to the Olympics.
Malheureusement, map gigantesque ne rime pas avec diversité et malgré le fait que huit massifs soient disponibles, aucun ne parvient à se démarquer des autres tant ils se ressemblent tous. Si cela colle à la volonté exprimée par Ubisoft de vouloir faire un jeu axé sur le réalisme, on finit par regretter ce manque de spécificités et de fantaisie qui tend à rendre les environnements fades et sans saveur. Quelques heures de jeu seulement suffisent alors pour qu’on n’y prête plus la moindre attention et qu’on se contente d’avancer sans profiter de la vue. C’est d’autant plus décevant que sans être une claque graphique, Steep nous propose un univers visuel maîtrisé qui aurait pu nous offrir des rides bien plus mémorables en termes de panoramas.
Un jeu au contenu bien fourni…

En revanche, on peut affirmer que map gigantesque rime avec contenu à gogo puisque plus d’une centaine de défis sont répartis sur les huit massifs accessibles. Courses de vitesse et épreuves de scoring sont à la carte et se déclinent en plusieurs types, certaines nous proposant l’objectif le plus basique qui soit, à savoir aller du point A au point B le plus rapidement ou en réalisant le meilleur score possible, tandis que d’autres se verront dotées de divers objectifs à réaliser histoire de varier un peu les plaisirs. Mention particulières aux défis « Histoire de montagne » qui, malgré leur mise en scène assez cheap faisant parler un rider ou la montagne elle-même pour nous conter son histoire, sont les plus intéressants et les plus originaux à réaliser. Si certains ont pour simple objectif de dévaler la montagne telle une visite guidée sur fond de belles musiques aussi aventureuses que poétiques, d’autres nous proposent une succession d’objectifs à réaliser, ce qui passe parfois par un système d’énigmes à résoudre fort amusant. Autant dire qu’il y en a pour tous les goûts, ce qui vaut tout autant pour la difficulté des défis qui se décline en trois niveaux : facile, normal et difficile. Néanmoins, la fiabilité de cet indicateur peut être soumise à interrogation puisqu’il arrive souvent qu’on parvienne à boucler un défi jugé difficile du premier coup là où un défi jugé facile ou moyen nécessitera de nombreuses tentatives.

Autre point intéressant, les différentes épreuves impliquent de toucher à tous les sports disponibles qui sont au nombre de quatre : snowboard, ski, wingsuit et parapente. Si les deux premiers sont toujours complémentaires et dépendent de la préférence du joueur, les deux autres font l’objet de défis dédiés, avec des objectifs un peu plus originaux à la clé dans le cas du wingsuit. Tous fonctionnent parfaitement bien excepté le parapente qui est très difficile à appréhender et à gérer, ce qui fait qu’on a davantage tendance à le délaisser par rapport aux autres sports. Heureusement, aucune course n’est obligatoire ! Ainsi, si l’un des sports ne vous plaît pas, vous pouvez sans problème le laisser de côté. On regrettera cependant qu’Ubisoft n’ait pas eu l’ingéniosité de nous proposer des défis composés mêlant tous les sports en même temps au lieu de se contenter de les séparer chacun de leur côté. Les DLC ont quant à eux intégré quatre sports supplémentaires, à savoir le rocket wingsuit (un wingsuit à réacteur), la luge, le base jump et le speed ride (mélange de ski et parapente). S’il est possible de se les procurer dans la boutique du jeu grâce aux points remportés, leur utilisation pour les défis nécessite l’achat des DLC en question. Je n’ai donc pas pu en profiter en dehors de l’exploration libre mais je dois avouer qu’ils sont tous très sympathiques à prendre en main.
…mais paradoxalement vide

Quelques lignes ci-dessus, j’évoquais le fait qu’aucune course n’est obligatoire. Si ce point peut être considéré comme un avantage, il apparaît aussi et surtout être un gros inconvénient pour Steep qui souffre de l’absence totale d’un véritable objectif. En effet, le jeu ne propose aucun scénario à proprement parler. Ou pour être plus précis, il propose un semblant de scénario dont l’intérêt est plus que douteux : l’objectif du joueur se limite à battre les meilleurs scores de chacun des défis afin de gagner des points et d’augmenter son niveau, ce dernier équivalant à sa réputation. Cependant, ce système de niveau n’a absolument aucune influence sur le jeu si ce n’est débloquer quelques courses qu’on aurait de toute façon finit par faire après avoir exploré la map. De plus, les points remportés ne trouvent leur utilité que dans la boutique du jeu où ils permettent d’acheter de nouvelles tenues et de nouveaux équipements dont la seule vocation est esthétique. Donc certes, la totalité des défis promet de nombreuses heures de jeu pour les joueurs les plus courageux mais le fait est que le sentiment de lassitude montre très rapidement le bout de son nez, le changement de configuration de chaque défi ne suffisant décemment pas à renouveler l’expérience de jeu.

Plus encore, l’aspect exploration libre longuement vanté par Ubisoft tombe complètement à l’eau puisqu’il ne propose absolument aucun objectif intéressant si ce n’est trouver toutes les drop zones (point de départ sur lesquels on peut se rendre grâce au déplacement rapide) qui permettent de révéler l’emplacement des différents défis. Alors certes, l’exploration nous offre aussi la possibilité de trouver des points d’intérêt mais ironiquement, ces derniers se révèlent être totalement dénués d’intérêt. Hormis une petite poignée d’entre eux qui proposent de beaux spots propices au ride ou qui font office d’easter egg qui vous feront sûrement sourire, on se contente de traverser la majorité des autres sans jamais y revenir par la suite. Le phénomène est tel qu’on préférera bien rapidement user et abuser des déplacements rapides via la map plutôt que de perdre de longues minutes à se rendre à notre destination par nos propres moyens, les panoramas et les environnements ne nous motivant pas non plus à le faire. De ce fait, il en ressort finalement une immense map qui se présente davantage comme une borne d’arcade sur laquelle on sélectionne les défis qui nous intéressent plutôt qu’une immense aire de jeu qu’on prend plaisir à parcourir. Le constat final est donc assez rude : Ubisoft ne pouvait pas mieux se planter sur ce point. Vous comprenez maintenant pourquoi une telle quantité de patchs paraît excessive ?
Un gameplay terriblement frustrant

À peine le jeu avait-il été annoncé que le studio s’était montré parfaitement clair : leur volonté pour Steep reposait avant tout sur le réalisme. Ainsi, il fallait s’attendre à retrouver un gameplay bien plus exigeant que celui d’un SSX qui se veut aussi fun que déjanté. Autant le dire tout de suite, l’objectif a été atteint, cependant bien souvent au détriment du plaisir de jouer. Pour cause, à vouloir tout miser sur le réalisme, on se retrouve avec un gameplay frustrant de défauts qui, pourtant, n’en sont pas vraiment si on se tient à leur objectif. Que ce soit avec une réactivité proche du niveau lorsqu’il s’agit de faire un saut, un personnage totalement incontrôlable lorsque la vitesse est trop élevée et/ou qu’il y a des bosses ou encore une forte réceptivité aux dégâts, on se retrouve plus souvent à pester devant notre console qu’à s’amuser. Parmi les véritables défauts, on peut néanmoins citer un système de dégâts plus qu’anecdotique et un système de chute beaucoup trop abusif. En effet, le personnage ne cesse de subir des dégâts sans qu’on ne sache pourquoi, parfois même alors qu’on ne touche pas la manette et qu’il a le malheur de passer sur une minuscule bosse, ce qui conduit quasi-systématiquement à une chute dont il mettra trop souvent plus de dix secondes à se relever, parfois même plus de trente secondes montre en main (preuve ici). Je vous laisse imaginer le calvaire qu’on peut endurer sur les défis nécessitant de la vitesse sur un terrain rempli de bosses… C’est d’autant plus frustrant que bien souvent, cela nous fait manquer des checkpoints sans qu’on ne puisse rien y faire, sachant qu’il arrive tout aussi régulièrement de les manquer si on a le malheur de les frôler plutôt que de passer en plein milieu, ce qui nous oblige à recommencer la course. Heureusement, et on remercie Ubisoft pour cela, presser une touche suffit à revenir au début du spot pour recommencer le défi sans qu’aucun temps de chargement n’intervienne.
Si Steep se révèle être un bon jeu de sports extrêmes promettant de nombreuses heures de jeu malgré son manque d’objectif et de diversité, il est loin d’atteindre le niveau d’un SSX qui assume pleinement son côté arcade sans chercher à se cacher derrière un monde ouvert affreusement inutile. Alors qu’intégrer plusieurs sports était une excellente idée, Ubisoft n’est pas parvenu à rendre le jeu suffisamment captivant pour pousser les joueurs à rester dessus bien longtemps. Excepté les plus courageux et les plus déterminés, rares sont ceux qui trouveront la motivation nécessaire pour faire le tour de l’intégralité du contenu qui tourne bien trop vite en rond en plus de perdre en saveur. En bref, on s’y amuse un temps puis on passe à autre chose sans en garder un souvenir impérissable. SSX n’a toujours pas trouvé son maître, et nous, on s’impatiente !
Hello !
SSX étant ma licence préférée je ne suis que peu convaincue par Steep, mais l’aspect redondant et avec connexion internet obligatoire en fait un jeu plus que rédhibitoire… Même si je n’ai pas de problème de connexion, rien que pour le principe ça me gêne. De même, je pense qu’il est un poil trop réaliste il qu’il manquera du fun d’un SSX tricky par exemple…
Merci d’avoir essayé d’y jouer en tout cas 🙂 !
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Je suis entièrement d’accord avec toi ! Je suis un grand fan d’SSX depuis tout petit également et Steep n’a pas réussi à me procurer le même plaisir. C’est un jeu sur lequel on passe un peu de temps mais qu’on oublie rapidement (il ne m’a fallu que quelques jours pour en faire le tour et me lasser…). Je rêve qu’un jeu nous procure le même plaisir qu’SSX Tricky même si j’ai adoré le reboot qu’ils ont sorti sur PS3 et qui était parfaitement maîtrisé à mes yeux.
En tout cas merci d’être passée et d’avoir laissé un commentaire ! 😀
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