Bonjour à toutes et à tous !
En 2014, la série d’anthologie True Detective, créée par Nic Pizzolatto, était diffusée pour la première fois sur HBO aux États-Unis. Forte de son casting composé de Matthew McConaughey et Woody Harrelson, la saison 1 de ce drame policier a reçu un accueil très élogieux de la part des critiques comme des téléspectateurs qui louaient volontiers la qualité du scénario, de la réalisation et du jeu d’acteur. Il n’en fallait pas moins au fan du genre que je suis pour me lancer dans l’aventure. Sauf que… j’ai tout simplement détesté. J’irai même jusqu’à dire que c’est l’une des pires séries que j’ai regardé. Malgré le fait que la saison ne comporte que huit épisodes, je ne me suis jamais autant ennuyé que devant True Detective qui n’a réussi à me convaincre sous aucun aspect.
Un an plus tard paraissait la deuxième saison. Et qui dit série d’anthologie dit renouvellement complet : nouveaux acteurs, nouvelle histoire et probablement nouveaux réalisateurs. Malgré des critiques beaucoup plus mitigées, j’ai décidé de continuer l’aventure afin de voir ce qu’il en était. Après tout, étant en désaccord complet avec les retours sur la première saison, il était possible que la même chose se produise avec cette nouvelle saison. Mais vous l’aurez sans doute compris en lisant le titre de cet article, ce n’est pas du tout le cas…
Dans la ville fictive de Vinci, près de Los Angeles, le gérant municipal Ben Caspere est retrouvé mort sur une aire d’autoroute, le corps mutilé. L’État décide alors de réunir une unité spéciale pour enquêter sur les circonstances de sa mort : Ray Velcoro, un policier corrompu au service du mafieux local Frank Semyon, qui cherche à se repentir mais qui perd tout son argent avec la mort de Caspere, Antigone ‘Ani’ Bezzerides, une policière hantée par son passé et Paul Woodrugh, un policier vétéran de guerre pris dans un scandale sexuel. Tous vont peu à peu découvrir l’ampleur de l’affaire qui mêle politiciens véreux, policiers corrompus et cartels autour d’un projet de voie ferroviaire traversant la Californie.
Une enquête soporifique
Tout comme la première saison, l’enquête dont il est question se déroule sur un total de huit épisodes dont la durée oscille entre une cinquantaine de minutes et une heure et demie. Tandis que le premier épisode est interminablement consacré à présenter la totalité des personnages dont il sera question au cours de la saison, principaux comme secondaires, l’intrigue est finalement lancée dans les toutes dernières minutes où le casting est réuni autour du fameux cadavre de Ben Caspere. Malheureusement, il faut croire qu’il s’agissait d’un présage quant au reste de la saison puisque tout comme dans la précédente, on se retrouve avec une intrigue qui n’en finit pas d’être étirée et de nous ennuyer. Inintéressante au possible, on ne comprend toujours pas quels étaient les enjeux de l’enquête une fois la saison arrivée à son terme et on ne retient de l’histoire qu’un perpétuel sentiment d’ennui provoqué par une écriture tout bonnement catastrophique. On ne retiendra même pas l’univers de dépravation et de corruption qu’ils ont tenté de dépeindre tant le tout est mal amené et frise parfois le ridicule. C’est d’autant plus regrettable que les bonnes idées sont présentes et qu’on sent que sur le papier, cela pourrait donner quelque chose de très bon. Mais dans la pratique il n’en reste rien si ce n’est un beau gâchis qu’ils n’ont pas su exploiter comme il le faudrait.
Des pointures d’Hollywood à la ramasse
Sans surprise, le traitement réservé aux personnages n’est guère plus flatteur. Tout comme dans la première saison, on nous présente une flopée de personnages tous plus inintéressants les uns que les autres dont la personnalité et la psychologie ressemblent plus à des caricatures qu’à autre chose. Dénués du moindre charisme, on ne ressent aucune empathie pour ces pseudo-dépressifs qui ne se révèlent convaincants à aucun moment au cours de la saison. On a pourtant affaire à un casting de choix puisqu’on y retrouve Colin Pharrell, Rachel McAdams, Vince Vaughn et Taylor Kitsch dans les rôles principaux, mais il semblerait que même eux ne croient pas aux personnages qu’ils incarnent pour délivrer une performance aussi médiocre voire irritante. Entre Pharrell et son machouillage de chewing-gum de bad-boy à deux balles, McAdams et son inexpressivité à en faire pâlir Kristen Stewart, Vaughn et son tempérament colérique qui ne ferait pas peur à un bébé et Kitsch dont le rôle est tout simplement insignifiant, on n’en finit pas de lever les yeux au ciel et de regarder notre montre pour compter les minutes qu’il nous reste avant la fin du calvaire.
De toute cette saison deux il n’en ressort finalement que deux points positifs : la réalisation, parfaitement réussie d’un point de vue visuel et mise en scène, et le générique d’introduction, qui nous permet de profiter d’un beau montage sur fond de la chanson Nevermind de Leonard Cohen. En creusant un peu plus on peut éventuellement retenir également l’une des scènes du sixième épisode qui est, il faut l’avouer, particulièrement réussie, mais c’est tout. En bref, fuyez True Detective, il n’y a rien à voir. Quant à moi, je ne pense pas avoir le courage de m’infliger la troisième saison à venir pour 2018 ou 2019.
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