Le 20 octobre 2017, le rappeur Orelsan faisait un retour fracassant avec son troisième album solo, La fête est finie (ma critique), déjà certifié triple disque de platine. L’occasion pour lui de repartir en tournée, dont le coup d’envoi a été donné à Caen le 2 février dernier. De passage au Zénith de Montpellier le 6 février, j’ai bien entendu répondu présent à l’appel pour ce qui fut alors le deuxième concert de ma vie (le premier étant le Femme Fatale Tour de Britney Spears en 2011 –le jour et la nuit, vous en conviendrez–). Voici donc venu le temps de vous faire le récit de cette soirée mémorable.

 

Braver le froid et la tempête

C’est sous une pluie battante que je suis arrivé au Zénith aux alentours de 15h30, la météo ne laissant aucun doute quant au fait qu’Orelsan était dans les parages. Si comme il le dit si bien dans la chanson La Pluie, extraite de son dernier album, « y a la pluie en featuring dans toutes [s]es phrases », force est de constater qu’elle est également en featuring pour ses concerts. Seules une petite vingtaine de personnes étaient déjà présentes devant la salle, attendant patiemment l’ouverture des portes annoncée à 18h pour les Early Access, à 18h30 pour les autres

Enfin, en théorie. Alors que les gens commençaient à arriver en masse depuis 17h et que la pluie et le froid commençaient à nous ronger, le personnel du Zénith nous observait bien au chaud depuis l’intérieur tandis que la pluie se transformait progressivement en neige. C’est finalement avec quarante minutes de retard (et sans explication à ce sujet) qu’ils ont commencé à faire rentrer les Early Access et avec autant de temps de retard qu’ils ont fini par tous nous faire rentrer.

Étant parmi les premiers à être arrivés, c’est trempé et frigorifié que je suis parvenu à accéder à la salle encore presque vide, ce qui m’a permis de m’installer confortablement dans les gradins du milieu au deuxième rang. Un emplacement de choix qui fait rapidement oublier les mésaventures vécues jusqu’alors et qui représente les prémices d’une bonne soirée.

 

 

 

Une courte première partie

Peu après 20h (heure à laquelle était censé commencer le show normalement), alors que la salle continue progressivement de se remplir, deux hommes font irruption sur scène pour le lancement de la première partie : Diamond Deuklo et The Toxic Avenger (qui sera aux platines). Ces derniers ne sont pas inconnus des fans d’Orelsan puisqu’ils ont déjà effectué plusieurs collaboration avec lui. Après s’être présenté et nous avoir affirmé qu’il s’agissait de sa première expérience en solo, Diamond Deuklo interprète son premier morceau : Xavier, extrait de l’album Comment c’est loin des Casseurs Flowters (le duo formé par Orelsan et Gringe). Étant donné que je l’adore, j’étais ravi de l’entendre en live. Il enchaîne ensuite avec trois morceaux de son répertoire que je ne connaissais pas, discute avec le public, prend une magnifique photo après nous avoir demandé de lever nos portables lampe torche allumée, introduit Orelsan puis quitte la scène.

Cette première partie, légèrement perturbée par les allers et venues constantes du public, aura duré en tout et pour tout une petite vingtaine de minutes. C’était malgré tout largement suffisant pour nous mettre en conditions, les deux hommes étant parvenus à capter notre attention grâce à leur travail. S’en est suivi une demi-heure d’attente supplémentaire tandis que la salle finissait de se remplir, ponctuée à certains moments par le public qui scandait en chœur « Aurélien, une chanson ! » (clin d’œil à la chanson Défaite de famille, issue du dernier album) ou plus simplement « Orel ! ».

 

Que la fête commence !

Puis le moment fatidique est arrivé : les lumières se sont coupées, l’image sur le rideau qui recouvrait la scène a commencé à changer. C’est sous les cris du public qu’Orelsan a fait son apparition par une petite entrée située sur le haut de la scène pour chanter San, qui est également la chanson d’ouverture de l’album La fête est finie. Après un joli saut pour rejoindre le bas de la scène et après avoir terminé ce premier morceau, le rappeur a enchaîné avec le déjà mythique Basique. Ni une ni deux, le public s’est ambiancé en hurlant « Simple ! » et « Basique ! » à chaque fin de phrase : la salle était d’ores et déjà en feu.

Chose inattendue, au beau milieu de la chanson, Orelsan a demandé à ses quatre musiciens (les quatre ayant participé à la production de ses trois albums) d’arrêter de jouer. Selon lui, nous n’avions pas les bases. Après avoir repris le morceau, il s’est alors attaché à nous les faire réviser en interprétant un medley de trois titres issus de son premier album, Perdu d’avance : Différent, Jimmy Punchline et Courez Courez. Un medley court mais très efficace, même si j’aurais personnellement préféré entendre des chansons comme Étoiles invisibles, Soirée ratée ou La peur de l’échec plutôt que Différent et Courez Courez. Est ensuite arrivée LA chanson de circonstance extraite de son dernier album : La Pluie, suivie d’un medley de son couplet de Zone et de Dans ma ville on traîne. Cette dernière étant ma préférée de l’album, j’étais plus que ravi de l’entendre.

Il a alors enchaîné avec Paradis, une chanson dont je ne suis pas forcément fan mais qui est réellement sublimée en live par le public qui chante en chœur l’intégralité du refrain. Émotions garanties ! Dans la continuité, il a interprété le très beau Tout va bien avant de repartir de plus belle avec Bonne meuf. Là encore, surprise : Orelsan a interprété deux couplets supplémentaires qui ne sont pas sur la version studio mais qui déchirent absolument tout. Le public, déjà extrêmement chaud, n’a pas manqué de se déchaîner sur Christophe qui contenait, pour l’occasion, un backdrop enregistré par Maître Gims pour son couplet.

 

 

Après qu’il ait chanté le très cinglant Défaite de famille, Janine, la grand-mère d’Orelsan, a fait irruption sur les écrans surplombant la scène. Lorsque le rappeur lui a demandé ce qu’elle faisait là, elle a répondu avec humour qu’elle se trouvait « dans l’ordinateur », provoquant l’hilarité du public. Telle une bonne grand-mère, elle a alors demandé à la salle si tout le monde allait bien et une fois les cris terminés, Orelsan s’est lancé dans l’interprétation de J’essaye J’essaye, extraite de l’album Comment c’est loin et dans laquelle Janine interprète le refrain. Il s’agit clairement du moment le plus émouvant du show, en particulier lors du refrain alors que le public chante en chœur avec sa mamie, toujours présente sur les écrans.

 

 

La chanson terminée, le show repart avec Quand est-ce que ça s’arrête, suivi du très apprécié Suicide social, provenant de l’album Le chant des sirènes, que le rappeur a interprété à la perfection et dont l’intensité était plus extrême encore que sur la version studio. Les rideaux se sont alors fermés et un interlude a été diffusé : Orelsan, affublé du même masque que sur la pochette de son deuxième album, nous a informé qu’il avait quitté la planète Terre et s’est adressé à nous avant de réapparaître sur scène pour interpréter Raelsan. Par la suite, nouveau moment émotion avec Notes pour trop tard, après quoi il a enchaîné avec les titres Le chant des sirènes et La Terre est ronde. Autant le dire, cette dernière constitue l’un des moments forts du show : l’émotion était à son comble et le public chantait le refrain de bon cœur.

C’est alors que le rappeur a cherché à s’assurer que cette fois-ci, nous avions bien les bases. Le titre Basique a fait un retour en grande pompe, la salle était plus en feu que jamais, tout le monde chantait, tout le monde sautait, c’était la folie. La scène s’est de nouveau assombrie : Orelsan n’était plus là. Sa voix a retenti dans le micro pour nous demander si le concert nous avait plu, après quoi il nous a informé qu’il était terminé et qu’il était déjà dans sa loge. Bien entendu ceci était faux : il nous a demandé si on voulait entendre une dernière chanson et après que le public ait répondu par la positive, il nous a annoncé qu’il reviendrait « après avoir fini de manger [s]es cacahuètes ». Le rire du public s’est fait entendre et les premières notes du morceau La fête est finie ont résonné dans la salle. Après nous avoir remercié, avoir remercié le Zénith de l’avoir accueilli et nous avoir proposé d’aller faire une bataille de boules de neige dehors, le rappeur a quitté la scène, définitivement cette fois. La fête est finie, malheureusement.

 

Vous l’aurez compris après ce long résumé détaillé, ce concert d’Orelsan était tout simplement extraordinaire. Le rappeur était bourré d’énergie, il communiquait énormément avec le public, nous remerciait, faisait des blagues, il était lui-même en somme. Le concert était d’autant plus extraordinaire que malgré la simplicité de la scénographie, le show était sublimé par la beauté des jeux de lumière, des néons et des backdrops présents dans la salle. Sans oublier l’excellent travail effectué par ses musiciens qui nous ont permis de redécouvrir certains morceaux grâce à leurs remixes de qualité, tout aussi bon que les versions studio, et qui sont parvenus à nous émouvoir comme à nous faire danser durant ces deux heures de show sans le moindre temps mort.

 

 

 

PS : Désolé pour la qualité des photos, il s’agit de captures réalisées à partir de mes vidéos du concert. Vidéos que j’aurais bien voulu partager avec vous mais je n’assume clairement pas celles où on m’entend vraiment chanter haha, je pense que cela n’aurait pas été très agréable pour vous !

 

13 commentaires sur « [Concert] Orelsan à Montpellier : la fête qu’on regrette de voir se terminer ! »

    1. Merci ! 🙂 Vous avez eu Diamond Deuklo et The Toxic Avenger aussi à Lyon ? Parce que j’ai vu qu’ils ne faisaient pas toutes les dates.
      Effectivement c’est quelqu’un de très authentique, c’est quelque chose que j’adore chez lui ! Et je te rejoins pour La Pluie, j’aurais aimé que Stromae apparaisse en backdrop comme Maître Gims d’ailleurs.

      Aimé par 1 personne

    2. Oui cette première partie m’a un peu laissé perplexe. Je n’écoute pas tellement ce que fait Diamond Deuklo … Oui il a même dit qu’il ne faisait que 4 dates et demandé au public de dire « plus de dates » à Skread 😉
      C’est ça, il semble être simple et sans prise de tête … il fait son art, sa route comme ça, pas trop de communication partout … bref j’aime beaucoup sa vision des choses et son attitude.
      Grave je me suis fait la même réflexion ! Ça aurait été cool que Stromae apparaisse !

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    3. Moi non plus (il faudrait que j’aille voir cela dit) mais rien que pour Xavier j’étais content que ce soit lui. Puis je trouve que ça renforce un peu plus le côté intimiste du show parce que d’une certaine manière lui et Toxic Avenger font partie de la team. 🙂 Il ne manquait plus que Gringe (qui apparaîtra sur certaines dates apparemment) et c’était parfait !

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    4. C’est sur, c’est sympa de voir qu’il reste fidèle à ses amitiés, et qu’on reste dans « le même univers ».
      J’espérais secrètement que Gringe serait là 🙈 mais je m’en doutais aussi … il est en studio et sera probablement plus facilement présent pour les dates à Paris.

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    5. Ceux qui le verront auront beaucoup de chance !
      J’ai hâte d’entendre son album solo d’ailleurs, j’aime beaucoup le premier extrait qu’on en a entendu. Et pourquoi pas un feat. Orelsan pour une fois, histoire d’inverser un peu les rôles haha !

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  1. Le compte rendu permet vraiment de se projeter dans le concert, et ton enthousiasme est palpable. J’aime bien OrelSan, peut-être pas au point d’aller le voir en live. J’aurais été tenté d’aller voir BigFlo et Oli mais beaucoup de dates sont complètes… En tout cas, merci pour cet article qui était plaisant à lire. Il se trouve que j’ai vécu quelques années à Montpellier, et cette salle me rappelle de bons souvenirs^^

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    1. Merci beaucoup, c’était le but, j’avais envie qu’à la lecture ce soit un peu comme si vous aviez vécu le concert également. 😄
      Bigflo & Oli me tentent bien aussi mais effectivement les dates sont souvent complètes, en tout cas celle du Zénith de Montpellier l’est. Ce sera pour une prochaine fois.
      Le monde est petit quand on y pense ! J’espère avoir l’occasion de me créer de nouveaux souvenirs dans cette salle avec le temps.

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