Voici venu le temps d’un quatrième numéro de « Critiques en série« , qui sera le deuxième à être consacré à la musique. J’ai pris pas mal de retard dans la rédaction de mes articles ces derniers mois à cause de mes concours et c’est pourquoi, au moins pour mes découvertes musicales, j’ai choisi de privilégier ce format. Un format d’autant plus adapté que ce sont trois EP (Extended Play) qui sont au menu du jour, donc plus propices à de courtes critiques qu’à mes gros pavés habituels. Enfin, trêve de bavardage, que les critiques commencent !

 

The Weeknd, My Dear Melancholy, – Mars 2018

Le 30 mars dernier, The Weeknd sortait un nouvel EP intitulé My Dear Melancholy, projet sur lequel il avait travaillé dans le plus grand secret avant de le teaser et de le sortir en l’espace de quelques jours seulement. Bien loin de ses deux derniers albums à succès, Beauty Behind the Madness (2015) et Starboy (2016), My Dear Melancholy, se présente comme un véritable retour aux sources pour le chanteur.

 

Composé de six titres seulement, on y retrouve une direction artistique similaire à celle de ses premiers travaux dont la dimension était beaucoup plus sombre et difficile d’accès, c’est-à-dire Trilogy (compilation de trois mixtapes sorties entre 2009 et 2011) et Kiss Land (2013). Le nom de l’EP peut à ce titre être interprété comme un clin d’œil à ce retour aux sources mêlant R&B et, justement, mélancolie, un savant mélange destiné à accompagner des textes forts évoquant l’échec de ses récentes relations amoureuses avec Bella Hadid et Selena Gomez.

Six titres seulement, donc, mais six titres de qualité bénéficiant d’une grande cohésion les uns avec les autres. Si l’on en retiendra surtout les deux excellents morceaux composés en featuring avec le DJ français Gesaffelstein, I Was Never There et Hurt You, des morceaux comme Wasted Times ou encore Call Out My Name ne sont clairement pas en reste. À la fois très similaires et très différents dans leur production et dans leur mélodie, ces titres nous entraînent dans un univers aussi rythmé que doux et aussi puissant qu’aérien. Restent alors Try Me et Privilege, qui sont également intéressants mais moins captivants, notamment à cause de sa répétitivité pour le premier.

 

My Dear Melancholy, se révèle donc être une bonne surprise qui ravira les fans de la première heure de l’artiste mais qui laissera probablement de côté certains fans du « starboy » de l’urban pop, qui ne se retrouveront peut-être pas dans cet univers. Il ne reste plus maintenant qu’à attendre les deux EP suivants, We’re Never Alone Together et Abel, qui ont d’ores et déjà été officialisés.

Les incontournables : I Was Never There ; Hurt You

 


Emy LTR, Ninety One – Avril 2018

Étoile montante de YouTube depuis de nombreux mois maintenant, Emy LTR fait partie de ces (nombreux) youtubeurs qui se sont laissés aller à pousser la chansonnette au cours de leur carrière. Rien d’exceptionnel en soit à première vue, sauf qu’Emy a voulu aller plus loin. Après avoir dévoilé sa première chanson originale en décembre 2017, My Words, composée avec Waxx mais néanmoins loin d’être convaincante, la youtubeuse s’est risquée à sortir un EP intitulé Ninety One en avril 2018.

 

Composé de quatre titres une nouvelle fois originaux, force est de constater qu’il réserve quelques surprises. Entourée et épaulée par une équipe de professionnels, la jeune femme étonne surtout à travers le titre Antiperfection qui bénéficie d’une superbe et mélodieuse production parvenant à mettre sa voix en valeur. Dans une moindre mesure, Light parvient également à tirer son épingle du jeu tout en étant indéniablement moins efficace. On zappera en revanche complètement Essentiel et sa mélodie aussi niaise qu’agaçante ainsi que Magic Box qui nous montre assez brusquement les limites de ses capacités de chanteuse.

 

C’était un pari très risqué à relever et, autant le dire clairement, c’est un quasi-échec. Quasi puisque seul un titre vaut réellement le détour, les trois autres oscillant entre le bon et le carrément mauvais. Si on peut saluer son courage à sortir de sa zone de confort et à oser réaliser un de ses projets, on ne saurait que lui conseiller de s’en tenir à son travail sur YouTube qui, lui, est bien plus convainquant.

Les incontournables : Antiperfection

 


Changerz, Identiques – Juin 2018

Début juin, une chanson intitulée Identiques faisait son apparition sur la toile. Composée par Elyo et Assaf, alias Changerz, deux rappeurs parisiens issus du collectif Panama Bende, on pouvait y entendre l’affirmation suivante : « Changerz vient casser les normes, te faire écouter du bon son ». Un peu prétentieux pour un duo tout juste formé, n’est-ce pas ? Mais deux semaines plus tard, un EP du même nom, Identiques, était alors mis en ligne. L’occasion de vérifier si cette affirmation était juste ou non.

 

Le fait est que la chanson Identiques était déjà à elle seule un véritable tube. Entraînante, dansante et festive à souhait, elle parvenait sans conteste à nous convaincre que les deux artistes présentent un grand potentiel. Les cinq autres titres de cet EP ne font alors que le confirmer. Comme ils le disent si bien, ils débarquent pour « casser les normes » avec du « bon son » à l’ambiance très particulière, si ce n’est unique. Le meilleur exemple pour en témoigner n’est autre que le titre Silence, beau bijou qui nous fait « tombe[r] love de [sa] mélodie » dès la première écoute tant il est accrocheur et entraînant. L’aérien Amlv, l’envoûtant et presque exotique Dans ce monde ou encore l’entêtant La vie est une ride sont également là pour le prouver, au même titre que Jeunes, coupables & libres malgré son refrain moins réussi que ses couplets.

 

En résumé, des productions urban-électro maîtrisées à la perfection, deux rappeurs au très bon flow et des textes bien écrits sur des thèmes aussi divers que variés, voilà ce que l’on retrouve sur le premier EP de ce duo fraîchement formé. Et quand on écoute cela, on comprend très clairement que les deux rappeurs ont de l’avenir et on a plus que hâte d’en entendre davantage !

Les incontournables : Dans ce monde ; Identiques ; Silence

Un commentaire sur « Critiques en série #4 : et un, et deux, et trois EP ! »

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