Après Resident Evil 2, c’est du côté du stand Jeux Made In France que je suis allé m’aventurer afin de pouvoir m’essayer à Call of Cthulhu, un jeu développé par Cyanide et édité par Focus Home Interactive (Sherlock Holmes) qui est tout juste sorti le 30 octobre dernier. Extrêmement discret en terme de communication depuis son annonce, complètement effacé dans l’horizon médiatique par la sortie du mastodonte de Rockstar, Red Dead Redemption 2, il se dévoile néanmoins un peu plus en détail à quelques jours de sa sortie grâce à une démo jouable. Étant intéressé par ce jeu depuis son annonce, j’ai donc sauté sur l’occasion pour me faire un avis dessus.
Un univers inspiré d’H.P. Lovecraft
Avant toute chose, petit point sur l’histoire du jeu qui est directement inspirée de l’univers d’Howards Philippe Lovecraft, un célèbre auteur américain considéré comme étant l’un des maîtres de l’horreur. On y incarne Edward Pierce, un vétéran de la Première Guerre Mondiale devenu détective privé à Boston en 1924. En proie à une terrible crise existentielle, il a finit par sombrer dans l’alcool… jusqu’au jour où on lui confie une mystérieuse affaire : celle de la mort de la famille Hawkins dans un incendie. Le seul indice ? Un étrange tableau peint par la mère, supposément folle, peu avant de mourir. Pierce se rend ainsi sur l’île de Darkwater dans le Massachussetts afin d’enquêter, mais il se retrouvera alors confronté à quelque chose de terrifiant : les ténèbres. En effet, le retour de Cthulhu le Grand Ancien semble imminent…
Une introduction extrêmement classique
C’est dans une sombre et mystérieuse grotte que démarre la démo, qui semble n’être autre que le début du jeu puisqu’il s’agit du premier chapitre (sauf s’il y a un prologue avant). Après quelques minutes de progression et le temps de trouver une lanterne pour s’éclairer, une inquiétante voix mystique retentit en proférant ce qui ressemble à des menaces. Puis le détective se réveille dans son bureau, une bouteille près de lui : ce n’était qu’un cauchemar lié à une énième soirée de beuverie. À peine a-t-on le temps de faire le tour de son bureau que le téléphone sonne : une femme nous informe que des données nous concernant ont été perdues et nous les redemande. C’est en réalité un moyen original de nous présenter l’arbre de compétences, sur lequel je reviendrai ultérieurement. Suite à cela, un homme fait irruption dans le bureau afin de nous demander notre aide sur l’affaire Hawkins, clamant que quelque chose ne va pas en nous présentant le lugubre tableau peint par l’une des victimes. Quelques secondes de recherches dans la bibliothèque de Pierce et le chapitre 2 démarre au moment où on se décide à partir sur l’île de Darkwater. L’enquête peut alors commencer. Le temps d’interroger brièvement le policier non-coopératif présent puis d’entrer dans le bar du coin et voilà qu’on me demande de poser la manette pour laisser la place aux autres.
Élémentaire, mon cher Pierce !
C’est donc une séquence nous présentant les quinze à vingt premières minutes de jeu qui a été choisie pour la démo. J’ai trouvé ce choix assez anecdotique et peu judicieux car en nous présentant le début du jeu, essentiellement composé de séquences couloirs et de la présentation du scénario que l’on connaît déjà, Cyanide n’est pas parvenu à mettre en valeur le gameplay ni les véritables spécificités de son titre, qui risque déjà de beaucoup souffrir de sa fenêtre de sortie. Plus encore, et c’est la première chose qui frappe lors de la prise en main, on semble avoir affaire à un Sherlock Holmes-like se déroulant dans l’univers inhospitalier d’H.P. Lovecraft.
Celui se traduit tout d’abord sur le plan visuel du titre. En dépit du fait que le jeu soit développé avec le moteur Unreal Engine 4, il accuse le même retard technique que celui de Sherlock Holmes : The Devil’s Daughter, sorti il y a plus de deux ans sous l’Unreal Engine 3. Cela dit, il faut tout de même avouer que l’atmosphère semble être suffisamment réussie pour qu’on se prenne en jeu, mais cela reste à confirmer dans les séquences où la peur et la folie seront réellement au rendez-vous. Peut-être, justement, aurait-il été plus judicieux de montrer une séquence comme cela pour attirer les joueurs.
Ensuite, et par-dessus tout même, cela se traduit sur le gameplay. Pour le dire vite, l’interface et les mécaniques de jeu semblent avoir été directement reprises de la série des Sherlock Holmes, du système de carnet d’informations aux différentes interactions possibles avec les éléments du décor ou au cours des dialogues. Il aurait certes été difficile de faire une véritable révolution dans le domaine, mais cela est assez peu encourageant quant à l’identité du titre qui pourrait bien avoir du mal à se démarquer des autres créations de Focus Home Interactive.
Ma véritable surprise repose néanmoins sur l’arbre de compétences qui, en plus d’être amené de façon originale, se présente de façon originale. En effet, il est possible d’y améliorer de nombreuses choses, certaines étant relativement classiques comme la force physique du personnage ou sa capacité à repérer les éléments intéressants dans le décor, d’autres étant plus inattendues comme ses connaissances en psychologie pour lui permettre de mieux cerner les individus, ses connaissances en médecine légale ou encore ses connaissances de l’occulte dans le cadre de l’affaire. À défaut du gameplay dévoilé, cela a suffit à attiser ma curiosité sur la manière dont tous ces éléments vont bien pouvoir impacter le déroulement du jeu.
C’est avec la volonté de me faire une idée concrète sur ce Call of Cthulhu que je suis allé patienter une trentaine ou une quarantaine de minutes sur le stand. Malheureusement, sans pour autant en être ressorti déçu, j’en suis ressorti quelque peu lésé. En effet, il est difficile de se faire un véritable avis sur le jeu avec un tel choix de séquence qui ne semble le résumer qu’à un Sherlock Holmes-like dans un univers mystique et horrifique. Autant dire, surtout vu le succès de ladite licence, que c’est loin d’être le plus encourageant. Je garde tout de même le jeu dans ma liste pour plus tard, en espérant avoir plus de surprises en le découvrant dans sa totalité.
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J’admets que ce jeu m’intrigue beaucoup et que je serais bien tentée de le faire. Je n’ai jamais vraiment lu Lovecraft et j’aimerais bien découvrir davantage son univers malgré tout…et la bande annonce du jeu semblait prometteuse, à défaut d’être vraiment flippante. Par contre, j’avais commencé à jouer à Sherlock Holmes : Devil’s Daughter et le gameplay sur les interrogatoires, etc, ne m’avait pas trop plu davantage que cela. Du coup, ça me fait reculer un peu…mais je me dis qu’il faudrait peut-être donner sa chance à ce jeu. Comme tu le précises, le côté ambiance et atmosphère, l’arbre de compétences, ça peut au moins valoir le coup pour la découverte, et éventuellement quelques surprises.
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Je n’ai jamais été confronté à l’univers de Lovecraft non plus, c’est aussi ça qui m’attire. Après, il est clair que le jeu ne rentrera pas dans les annales, notamment à cause de son gameplay sans surprise et daté. Mais l’expérience peut tout de même être intéressante.
Puis le jeu a quand même été assez bien noté par les médias. Enfin, il a eu plus de la moyenne quoi, et certains ont même été plutôt agréablement surpris. Ça doit vouloir dire que l’expérience n’est pas si mauvaise que ça au fond, et ça me conforte dans l’idée d’essayer. Ne serait-ce que pour l’ambiance et l’atmosphère qui est identifié comme un des points forts justement.
Si jamais tu te laisses tenter ceci dit, je me ferai un plaisir de lire ton retour ! 😊 Pour ma part je vais probablement attendre une bonne promo ou une offre d’occasion intéressante.
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Je pense que tu as tout à fait bien résumé ! C’est dommage que certains jeux originaux, ou dont l’atmosphère détonne, n’ait pas toujours les moyens qu’ils méritent pour montrer tout leur potentiel. Mais ça peut valoir effectivement le détour…et puis découvrir Lovecraft par ce moyen est séduisant ! Je te dirai si je me laisse tenter 🙂
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