C’est sur les chapeaux de roue que cette édition de l’E3 2019 commence. Suite au retrait d’Electronic Arts, qui a réalisé son EA Play hier en fin d’après-midi en guise de pré-E3, c’est Microsoft qui s’est retrouvé en tête de liste des conférences. Une place qui semble d’autant plus symbolique qu’il s’agit d’une année particulièrement importante pour la firme. En effet, avec l’absence de Sony au salon, tous les regards se sont tournés vers Microsoft, qui n’a de ce fait pas vraiment le droit à l’erreur. Après avoir été dominé sur l’ensemble de cette génération par la Playstation 4, cette conférence était l’occasion rêvée pour eux pour dévoiler leurs meilleures cartouches, tant pour la fin de la génération Xbox One que pour la prochaine génération à venir.
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Une conférence tout en simplicité
Malheureusement, et vous l’aurez déjà compris en lisant le titre de l’article, ce fut une véritable occasion manquée. La conférence commençait pourtant très bien : le rythme était présent, les annonces s’enchaînaient avec fluidité, l’entrée en matière était alléchante. On ne pouvait qu’être enthousiasmé quand Phil Spencer est entré en scène pour annoncer que 60 jeux, dont 14 produits par des studios Xbox, seraient présentés, et même que les premières informations sur la prochaine génération seraient dévoilées. Mais arrivé à une heure de conférence (sur les deux annoncées, qui se sont finalement transformées en 1h30 comme l’an dernier), j’ai commencé à avoir peur quand j’ai vu qu’aucune séquence de gameplay n’avait été diffusée et qu’aucune nouvelle grosse annonce n’avait été faite. En résumé, qu’à l’image de l’an dernier, on n’avait toujours pas réellement eu de concret au sens ludique du terme.
Pourtant, comme Spencer l’avait dit, des annonces il y en a eu beaucoup, mais aucune qui ne nous fasse lâcher un petit « wahou », à l’exception de Cyberpunk 2077 (CD Projekt) dont on connaissait toutefois déjà l’existence. En réalité même, peu de gros jeux ont finalement été annoncés lors de cette conférence. La plupart des annonces étaient soit pour des petits jeux ou des jeux indépendants, soit des trailers pour des jeux que l’on connaissait déjà. Le tout, bien souvent, en CGI et avec une date de sortie prévue pour 2020. Ce n’est pas un mal en soi, c’est bien que Microsoft cherche à mettre davantage en avant des petits studios. Mais à une conférence comme celle-ci, dans un contexte comme celui-ci, à une époque comme celle-ci, il aurait fallu envoyer bien plus pour convaincre. Même le reveal de leur prochaine console, le « Projet Scarlett » dont la sortie est prévue pour fin 2020, s’est fait dans une trop grande simplicité en fin de conférence alors qu’on aurait pu s’attendre à un reveal en grande pompe histoire de marquer un minimum le coup.
Je ressors donc de cette conférence avec le même scepticisme que l’an dernier, si ce n’est un scepticisme plus grand encore étant donné que j’en attendais quand même un petit peu plus vu le contexte. C’était l’occasion pour Xbox de profiter de l’absence de Sony pour tirer un peu la couverture vers eux, de dévoiler quelques grosses cartouches lors d’un show « à l’américaine », mais ils ont encore une fois préféré mettre l’accent sur le rythme en enchaînant les annonces de petits jeux (dont la direction artistique est toujours aussi similaire, chose que je constatais déjà l’an dernier) plutôt que de faire de grosses annonces réellement inattendues. C’est particulièrement dommage, mais on ne peut pas réellement leur en vouloir non plus et surtout, cela ne veut pas dire que la conférence était mauvaise pour autant. Il semblerait juste qu’ils ont définitivement lâché l’affaire pour cette génération, où ils auront été dépassés de bout en bout, et qu’ils préfèrent la clôturer sans trop se dépenser pour repartir, on l’imagine, en beauté dès la prochaine. On le saura sans aucun doute très vite, ou au plus tard lors de l’E3 2020.
J’en ai retenu…
Faisons maintenant un petit tour des annonces que je retiens de cette conférence. Pas de Resident Evil (Capcom), pas de Control (Remedy Entertainment), pas de The Dark Pictures : Man of Medan (Supermassive Games), pas de Twin Mirror (Dontnod Entertainment)… Autant dire qu’aucune de mes attentes n’a été comblée. La seule qui aurait pu l’être est celle de Dying Light 2 (Techland) qui, ironiquement, était celle que j’attendais le moins. Mais le nouveau trailer dévoilé est loin de m’avoir emballé. Je ne l’ai pas trouvé très accrocheur et j’en ai surtout retenu un certain retard technique puisque le jeu n’a pas l’air très beau. Mais comme je le disais dans mes attentes, c’est le genre de jeu qui peut très bien passer en coop avec un pote pour rigoler, sans chercher à se prendre la tête, donc à voir ce qu’il vaut en termes d’expérience de jeu.
La star de cette conférence reste à mes yeux le nouveau trailer de Cyberpunk 2077, qui m’a réellement donné des frissons. La mise en scène et la photographie étaient impeccables, le rythme était fou, la surprise de la présence de Keanu Reeves dans le jeu et son intervention sur scène aussi, sans oublier qu’on a enfin eu une date de sortie : le 16 avril 2020. Une vraie bonne annonce en bonne et due forme en somme, qui aurait été plus que parfaite si elle avait été accompagnée par une petite séquence de gameplay. Mais là encore, c’est quelque peu ironique que cette annonce m’ait autant emballé puisque n’étant ni fan de science-fiction, ni de FPS, il est très peu probable que j’y joue un jour.
Je passe assez rapidement sur le nouveau trailer de Star Wars Jedi : Fallen Order (Respawn Entertainment), qui continue d’alimenter mon envie de garder un œil sur ce jeu sur lequel je reviendrai ultérieurement, pour passer à une autre annonce qui m’a réellement marqué lors de cette conférence : celle de 12 Minutes (Annapurna Interactive). D’après ce qu’on a pu en voir, il s’agit d’un thriller interactif dont l’histoire se déroule au sein d’une boucle temporelle, d’où le nom. On n’en sait pas plus à son sujet, mais j’ai été particulièrement séduit par sa direction artistique, qui implique que l’on perçoive l’aventure avec une vue plongeante, ce qui semble donner une saveur très particulière à l’ambiance du titre. Une belle surprise donc, et j’ai hâte d’en savoir plus. Dans la même veine, je retiens également le trailer d’Ori and the Will of the Wisps (Moon Studios), qui m’a lui aussi séduit par sa direction artistique de toute beauté.
Enfin, dernier jeu qui a su capter mon attention : Blair Witch (Bloober Team). Si je doute de le faire par moi-même étant donné qu’il s’agit d’un FPS rappelant grandement Outlast dans son fonctionnement, c’est un jeu que je me ferai un plaisir de découvrir à travers un let’s play pour son ambiance, qui a l’air plutôt réussie du peu qu’on a pu en voir. Car malheureusement, comme tout au long de cette conférence, nous n’avons rien eu de plus qu’un simple trailer, ce qui est d’autant plus regrettable que sa sortie est prévue pour le 30 août prochain… Une petite séquence de gameplay n’aurait donc clairement pas été de trop.
Pour finir, je retiens également les annonces qui ont été faites à propos du Game Pass, notamment sur PC, car j’en ai toujours entendu beaucoup de bien et cela pourrait prochainement me servir. En effet, bien que je sois un joueur Sony depuis toujours, je regrette parfois de passer à côté de certaines des exclusivités Microsoft et je risque donc d’investir au cours des prochains mois dans un bon PC Gamer, pour pouvoir en profiter. Le fait de savoir que le Game Pass est disponible depuis peu sur PC et que son catalogue va évoluer pourrait donc potentiellement m’intéresser.
Retrouvez les autres débriefs :
> Conférence EA Play, Electronic Arts (Pré-E3)
> Bilan et highlights de l’E3 2019