Le temps passe vite, et nous sommes déjà au deuxième jour de cet E3 2019. Après Microsoft, Bethesda, mais aussi Devolver, VR Showcase et PC Gaming Show (qui ne feront pas l’objet d’un débrief ici et qui étaient terriblement ennuyeuses pour moi), c’est au tour d’Ubisoft d’entrer en scène et de faire le show pour présenter sa fin de génération. Si comme à son habitude, l’éditeur a été victime d’une série de leaks l’ayant poussé, entre autres, à lever le voile plus tôt que prévu sur le prochain Watch Dogs, il restait selon eux un certain nombre de choses à découvrir encore. On pouvait ainsi espérer que cette conférence corrigerait un peu le tir après celle de l’an dernier, qui manquait malheureusement de grosses nouveautés et de surprises.
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Une conférence solide
Et on peut le dire, d’entrée de jeu, Ubisoft a envoyé du lourd. Après une magnifique introduction interprétée par l’orchestre d’Assassin’s Creed Symphony, qui jouera au Palais des Congrès de Paris le 29 juin prochain, c’est à une longue présentation de Watch Dogs Legion (Ubisoft Toronto) que nous avons eu droit. Au programme : des trailers, des intervenants présentant le jeu, mais surtout, beaucoup de gameplay. Il était plus que temps ! Rien qu’avec cela, il était évident que cette conférence passerait en tête puisque c’était l’une de mes principales attentes qui se voyait être comblée. Dommage qu’encore une fois, la surprise ait été un peu amenuisée à cause du leak. Espérons que l’éditeur parviendra à éviter ce genre de fuites l’an prochain (oui, l’espoir fait vivre…).
Suite à cela, nous avons eu droit à un bel enchaînement d’annonces, d’interventions et de présentations en tout genre, le tout avec un art de la mise en scène digne d’Ubisoft et un sens du rythme maîtrisé de bout en bout, si on fait abstraction de la fin qui est survenue de manière beaucoup trop brusque. Franchement, les gens critiquent beaucoup ce moment chaque année, mais moi j’adore l’interlude Just Dance qui met toujours de l’ambiance et qui nous offre une bonne dose de spectacle. La conférence n’a duré qu’une petite heure et quart mais elle n’a pas laissé la moindre place à l’ennui ou au superflu, ce qui en fait sur ce point aussi la conférence la plus réussie de cet E3 pour l’instant.
Alors certes, certains pourront certainement être déçus par le fait que l’accent ait été mis sur les licences estampillées Tom Clancy’s (Rainbow Six Siège, Ghost Recon Breakpoint, le nouveau jeu mobile Elite Squad, le nouveau jeu Rainbow Six Quarantine, The Division 2), mais au moins on a eu quelques nouveautés et de nouveaux aperçus. Par contre, on regrettera encore une fois amèrement que si Sam Fisher était bel et bien présent lors de la conférence, ce soit uniquement en tant que personnage jouable dans le jeu mobile Elite Squad, et non pour l’annonce d’un nouveau Splinter Cell. Il paraît maintenant évident qu’on ne le reverra pas avant la prochaine génération, donc.

Enfin, c’était pour ma part la conférence que j’attendais le plus cette année, notamment pour la présentation de Watch Dogs Legion, et je n’ai pas été déçu sur ce point. N’oublions pas, comme on a déjà pu le constater lors des conférences Microsoft et Bethesda, que cet E3 se situe dans un contexte de fin de génération. L’actuelle se termine, la prochaine arrive mais n’est pas encore là, donc les éditeurs gardent probablement leurs grosses cartouches pour l’an prochain.
J’en ai retenu…
Watch Dogs Legion, évidemment, qui a eu droit à une grande et belle présentation digne de ce nom. On a pu avoir un long aperçu de l’univers du jeu, qui s’inscrit bel et bien dans un Londres post-Brexit visiblement très sombre. Tellement que certains y ont perçu une petite inspiration de la série Black Mirror, sensation que j’ai moi-même partagée. Ma seule espérance à ce sujet sera toutefois que pour une fois, et contrairement à Watch Dogs premier du nom qui ne brillait vraiment pas sur ce point, Ubisoft osera aller au bout de ses idées sans les lisser ou les atténuer pour qu’elles correspondent au grand public. Ils veulent faire un jeu sombre, un jeu mature, un jeu percutant ? Qu’ils le fassent à fond, sans prendre de gants.
Sans faire de miracles non plus, en particulier au niveau des personnages, le jeu semble être doté d’un excellent moteur qui me laisse toutefois un peu dubitatif sur des éléments tels que la conduite, certains effets visuels (le sang qui apparaît sur l’écran quand on est blessé par exemple) ou la gestion des dégâts urbains qui semble ne pas avoir du tout évolués depuis Watch Dogs 2. En revanche, et c’est ce qui m’a le plus emballé, le système de jeu a été complètement revu pour proposer une expérience de gameplay très différente des précédents opus. Avec un nouveau système de gestion des personnages, qui nous permet d’incarner n’importe quel PNJ au sein d’une team de résistants que l’on aura nous-mêmes constituée, Ubisoft semble déterminé à nous proposer un jeu réellement ambitieux, alors même que je reprochais à cette licence de ne prendre aucun risque. Il n’en fallait pas plus pour me hyper, d’autant plus que ce système aura un impact direct sur le gameplay, qui continue d’alterner entre combat, infiltration et plate-forme. Bref, pour l’instant c’est un énorme oui ! Puis franchement, comment ne pas être hypé par l’idée de casser des grosses bouches avec Mamie, d’ores et déjà devenue la grande star de cet E3 2019 ?
Parmi les annonces complètement inattendues, je retiens la présentation de la série télévisée Mythic Quest : Raven’s Banquet, destinée à l’Apple TV. Après Netflix, après Playstation Productions, c’est au tour d’Ubisoft de s’aventurer un peu plus en profondeur dans le monde de la télévision avec ce show qui racontera l’histoire d’un développeur (incarné par Rob McElhenney, présent sur scène pour la présentation) à l’égo surdimensionné, chargé de travailler avec son studio sur un MMORPG du nom de Mythic Quest. Le trailer est plutôt sympathique et on y retrouve bien la patte humoristique d’Ubisoft, qui a affirmé que la série évoquera « les dessous d’un studio de développement de jeux vidéo dans une comédie qui explore les conditions humaines ». À voir si le projet tiendra réellement la route ou non.
Et c’est à peu près tout. Je garde quand même un œil sur Ghost Recon Breakpoint, que je serais éventuellement tenté de faire avec des potes si l’envie m’en prend, mais aussi sur l’arrivée du service d’abonnement UPlay+ sur PC dès le 3 septembre 2019, qui permettra de jouer en illimité à un catalogue de plus de 100 jeux de l’éditeur pour la somme de 14,99€ par mois. Étant donné que je vais prochainement passer sur PC, ce sera peut-être l’occasion parfaite pour me replonger dans d’anciens jeux tels que les Splinter Cell, découvrir par moi-même d’autres licences telles que Far Cry, ou encore me refaire (et terminer cette fois) Beyond Good & Evil avant l’arrivée du second opus… qui semble réellement piétiner et qui était donc absent cette année.
Voir aussi…
J’ai eu le plaisir d’être invité sur la chaîne de Carole Quintaine dans le cadre de l’#E3CaroJu pour participer à la libre antenne spéciale Ubisoft, en compagnie de Julien Chièze, Sheshounet, SebSSol, Bugland et Nymeko. Un excellent moment de partage et une superbe opportunité pour moi, que je vous partage donc ici si vous souhaitez voir ça !
Retrouvez les autres débriefs :
> Conférence EA Play, Electronic Arts (Pré-E3)
> Bilan et highlights de l’E3 2019