Après une campagne principale et une première extension narrative hautes en couleur, l’aventure Immortals Fenyx Rising se poursuit avec un deuxième DLC, Mythes de l’Empire Céleste, cette fois-ci développé par Ubisoft Chengdu. Sorti le 25 mars dernier, il nous plonge au cœur d’une nouvelle mythologie en compagnie d’un nouveau héros, tout en reprenant la formule initiée par Ubisoft Québec en fin d’année 2020. Mais le résultat est-il toujours au rendez-vous ?
Test réalisé sur PS5 (version PS4) grâce à un code fourni par l’éditeur
Une extension qui perd son charme
Même les plus grands héros ont besoin d’un peu de repos, et c’est probablement pour cette raison que Fenyx n’est pas au rendez-vous cette fois-ci. Tout en s’inscrivant dans l’univers posé par Immortals Fenyx Rising, ce DLC développé par les équipes d’Ubisoft Chengdu a pour volonté de nous plonger au cœur d’une aventure totalement inédite. Ainsi, Mythes de l’Empire Céleste nous place aux commandes d’un nouveau héros, Ku, dont la mission est d’aider la déesse Nuwa à reconstruire les cieux dans un récit inspiré d’un mythe populaire chinois : « Nuwa répare le ciel brisé ». Pour cela, il va lui aussi devoir faire preuve de courage en affrontant diverses créatures et divinités chinoises afin de pouvoir refermer la Balafre, un terrible phénomène ayant mis en péril l’avenir de l’humanité en rompant l’équilibre entre le céleste et le chaos.
Nuwa et Ku, les deux principaux protagonistes de cette extension Gong Gong et Ku devant la Balafre
Malheureusement, si l’idée de mettre en avant une mythologie assez peu connue était plus que louable, on ressort finalement de cette seconde extension avec un sentiment de déception. Alors qu’Immortals Fenyx Rising tirait une partie de sa force de son écriture bourrée d’humour et de ses personnages particulièrement savoureux, Mythes de l’Empire Céleste mise quant à lui sur davantage de sobriété… au point de nous proposer un casting très peu charismatique noyé dans une narration plutôt ennuyeuse. Retirer le grain de folie qui faisait le charme et l’identité de cette nouvelle licence n’était décemment pas une bonne idée, pas plus que de se contenter de reprendre le schéma scénaristique de la campagne principale sans vraiment chercher à exploiter les spécificités qu’auraient pu offrir la mythologie chinoise.
Immortals Reskin Rising
En effet, au niveau de son scénario comme de son gampelay, le DLC d’Ubisoft Chengdu s’avère n’être qu’un vaste « reskin » du travail déjà effectué par Ubisoft Québec. Que ce soit au niveau des compétences, des équipements, des ressources, des activités, du bestiaire ou encore de certains lieux clés, tout a été calqué sur la campagne d’Immortals Fenyx Rising et adapté à la culture chinoise, aussi bien visuellement que d’un point de vue nominatif. Et si la formule fonctionne évidemment toujours pour quiconque a aimé le jeu, elle pourra cependant ennuyer, surtout lorsqu’on constate que l’on doit repartir de zéro alors qu’il n’y a aucune réelle nouveauté à la clé. Certes, il ne fallait pas s’attendre à une révolution de la part d’une simple extension post-lancement, mais on était quand même en droit d’espérer de véritables innovations, surtout avec un tel changement de contexte.

De nouveaux types d’énigmes font leur apparition Le bestiaire est similaire à celui de la campagne malgré le changement de mythologie Les anneaux aériens permettent de rester en l’air
Car finalement, en dehors de quelques animations de combat remaniées pour Ku, de l’apparition d’anneaux aériens et de deux ou trois types d’énigmes supplémentaires, il ne faut pas espérer faire quoi que ce soit d’inédit durant les six à sept heures de jeu nécessaires pour voir le bout de cette aventure. Il nous reste alors le plaisir de profiter des quelques énigmes, que ce soit sur la map dont la taille est assez réduite – mais suffisante – ou au cœur des Ruines célestes, soit l’équivalent des Cryptes du Tartare, qui se veulent cependant assez peu nombreuses et surtout largement moins difficiles que dans Un Nouveau Dieu par exemple. Et puisque la question de la map a été évoquée, on pourra d’ailleurs regretter le cruel manque d’identité visuelle dont elle fait preuve. Un fait étonnant quand on connaît le talent habituel d’Ubisoft à créer des univers aussi inspirés que créatifs.
On peut heureusement compter sur la qualité des compositions de Gareth Coker pour sauver la mise en nous immergeant davantage, grâce à des morceaux aux sonorités résolument plus orientales et apaisantes. Enfin, il est impossible de ne pas toucher quelques mots sur l’état déplorable dans lequel Mythes de l’Empire Céleste est sorti. Après avoir subi plus d’une quinzaine de crashs en l’espace de deux heures de jeu seulement, ma progression s’est retrouvée totalement bloquée pendant plus de deux semaines en raison d’un crash permanent survenant au cours d’une cinématique. Autant dire que ce fut assez frustrant, surtout que même le premier patch déployé par le studio n’a pas aidé à résoudre le problème… qui a disparu du jour au lendemain sans l’intervention d’une quelconque mise à jour supplémentaire. Mystère.

Verdict
Petite déconvenue pour Immortals Fenyx Rising avec cette nouvelle extension. Alors que Mythes de l’Empire Céleste avait tous les ingrédients pour plaire sur le papier, on ressort finalement déçu de cette expérience qui, en plus de ne proposer aucune réelle nouveauté par rapport au jeu de base, se contente d’en reproduire bêtement le contenu à la sauce mythologie chinoise. Une mythologie qui, d’ailleurs, est loin de nous transcender en l’état, en particulier au niveau de la narration qui abandonne tout ce qui pouvait faire le charme et la folie de l’aventure de Fenyx. Dommage.