Alors que la trilogie Mass Effect est largement précédée par sa réputation, je n’avais pour ma part jamais approché de près ou de loin la franchise de BioWare. Je ne connaissais même absolument rien à son sujet, excepté le fait qu’il s’agissait d’une expérience louée de manière unanime par une grande partie des joueurs. Avec l’arrivée de Mass Effect Édition Légendaire sur PS4, Xbox One et PC le 14 mai dernier, j’y ai donc vu l’occasion idéale pour rattraper mon retard et découvrir cette fameuse licence. À commencer par Mass Effect premier du nom.
Avis rédigé à partir de la version PS4 (sur PS5) grâce à un code fourni par l’éditeur
Un point sur la technique
Remaster oblige, commençons par nous arrêter quelques instants sur la partie technique du titre. Mass Effect étant sorti en 2007, il est évident que le jeu a pris un bon coup de vieux et qu’il nous fera parfois sourire par certains aspects, comme les expressions faciales par exemple. Néanmoins, et même si je peux essentiellement me baser sur les comparatifs effectués par les développeurs eux-mêmes, force est de constater qu’il a reçu un bon coup de polish lui permettant de très bien s’en sortir visuellement parlant. Avec la présence d’importants effets de popping ou encore de quelques petits ralentissements par moments, tout n’est pas parfait, mais il n’y a décemment rien qui vienne réellement ternir l’expérience… À l’exception peut-être des multiples bugs obligeant parfois à repartir depuis sa dernière sauvegarde, qui ne date pas forcément des dernières minutes.
En dehors de ça, le plaisir de la découverte semble demeurer intact, même 14 ans plus tard, grâce à une direction artistique qui est loin d’avoir perdu de son charme. L’univers de Mass Effect regorge de planètes diverses et variées dont les panoramas restent une véritable claque. À chaque planète son atmosphère, ses horizons et ses surprises, qui nous poussent même à rêver d’une expérience similaire sur les consoles actuelles. D’ailleurs, bien qu’il ne s’agisse que d’une simple remasterisation, on voit qu’un véritable travail a été fait sur les temps de chargement qui permettent de passer d’un endroit à un autre en l’espace de quelques secondes seulement. Finalement, seule l’ergonomie des menus pourra éventuellement causer quelques difficultés tant elle a vieilli, mais ce n’est qu’une question d’heures avant qu’on ne finisse par mieux les prendre en main.
Le charme du rétro et ses défauts
Comme on pouvait s’en douter, l’interface n’est pas la seule chose à avoir pris un sacré coup de vieux. Bien qu’il y ait eu quelques améliorations, le gameplay accuse lui aussi inévitablement le coup. C’est rigide, ce n’est pas toujours très intuitif, mais est-ce un problème pour autant ? Pas vraiment. On finit par s’y faire, même s’il reste tout de même étonnant que certains aspects soient aussi peu travaillés sur la forme. Je pense notamment aux gunfights, qui sont loin d’être la plus belle réussite de ce Mass Effect en raison d’un manque cruel de dynamisme et de sensations. Sans compter l’IA qui frise la catastrophe, tant du côté des ennemis que des alliés qui aiment plus que tout se mettre dans notre champ de tir. C’est d’autant plus regrettable que l’idée de pouvoir choisir son équipe, avec chaque membre ayant des pouvoirs spécifiques à utiliser sur le terrain, s’avère plutôt sympa.

En revanche, s’il y a bien un aspect avec lequel j’ai eu beaucoup de mal tout au long de l’aventure, c’est le côté RPG. À la Citadelle comme dans d’autres lieux clés, il est possible de rencontrer plusieurs marchands auxquels on peut acheter toutes sortes d’équipements (armes, armures, mods, etc.)… qui sont toujours de niveau inférieur à ceux que l’on peut looter. Résultat : j’ai terminé l’aventure sans avoir besoin de faire appel à eux. Plus encore, même parmi l’ensemble des éléments lootés à équiper par la suite, j’ai trouvé l’approche assez anecdotique, parfois très fastidieuse même, de sorte que le plaisir habituel que l’on peut éprouver à améliorer ses stats dans un RPG était ici davantage un fardeau. Petite déception sur ce point donc, surtout que ce système s’applique également à nos alliés et que l’on doit ainsi veiller sur l’attirail de plusieurs personnages en même temps.
Mais heureusement, malgré ces défauts, mon plaisir de jeu est loin d’avoir été entaché pour autant. J’ai pris énormément de plaisir à me plonger dans l’univers de Mass Effect qui est aussi complet qu’intéressant à parcourir. Bien que cela constitue davantage de la quête secondaire qu’autre chose, je ne regrette pas d’avoir pris le temps de visiter chacune des planètes disponibles pour en explorer les lieux, qui sont certes extrêmement vides, mais qui procurent un véritable sentiment de découverte. C’est d’ailleurs dommage que BioWare ait préféré multiplier les quêtes secondaires copiées-collées – littéralement, puisque les bâtiments sont toujours identiques d’un lieu à l’autre – qui finissent par perdre en saveur plutôt que d’en faire moins mais qui soient plus travaillées, à l’image de l’Astéroïde X57. Cela dit, en 2007, on pouvait encore pardonner ça.

Un univers exemplaire
Néanmoins, l’univers du jeu est loin de se cantonner aux différents lieux qu’il propose. Ce qui fait la force de Mass Effect, c’est évidemment son lore d’une richesse absolue, tellement qu’il a même de quoi intimider au cours des premières heures où l’on passe plus de temps à étudier le Codex qu’autre chose. Mais plus on en apprend sur les différentes espèces, sur leur culture, sur leur histoire, et plus on finit par se prendre au jeu et par avoir envie de tout maîtriser pour pouvoir prendre les meilleures décisions par la suite. En d’autres termes, le titre est une pure réussite sur ce point, et c’est même impressionnant de voir un univers aussi complet tenir la route sur une aventure d’une trentaine d’heures seulement. Il est vrai que cela se fait un peu au détriment de la quête principale, qui est finalement plus courte qu’elle en a l’air, mais l’immersion fait qu’on y prête peu attention.
Et si le jeu de BioWare a eu beaucoup de mal à me convaincre sur le côté RPG de son gameplay, c’est plutôt l’inverse pour tout ce qui touche au scénario et à ses dialogues à choix multiples, qui fonctionnent extrêmement bien. C’est fluide et relativement complet, malgré un certain manque de nuance dans les options disponibles par moments. On n’échappe pas non plus au traditionnel problème que provoque ce genre d’expérience, à savoir les choix de dialogue qui mènent à des réactions différentes de celles que l’on avait anticipées. Heureusement, ce cas de figure est resté plutôt rare au cours de mon aventure. Quoi qu’il en soit, on rentre rapidement dans les bottes de son personnage (John Shepard pour ma part), et on s’investit donc dès le début dans cette épopée spatiale qui ne manque pas de surprises.

Bien entendu, inutile de préciser que Mass Effect accuse souvent le coup de son âge sur cet aspect-là aussi. Entre des lieux comme la Citadelle qui sont supposés être remplis de vie mais qui sont paradoxalement assez vides et morts au niveau du sound design ou encore le doublage VF qui est très souvent à côté de la plaque au niveau des intonations, difficile de ne pas sourire lorsqu’on découvre ça en 2021. Pour autant, remis dans son contexte, j’imagine à quel point cela devait être fou pour l’époque et ça ne m’a donc pas empêché de m’immerger comme il se doit dans l’aventure du début à la fin. Mon seul petit regret demeure sur la bande-son, qui propose des morceaux très intéressants lorsqu’elle est présente mais qui est étonnamment très en retrait durant une grande partie du jeu.
Verdict
14 ans et toutes ses dents, voilà ce que je retiendrai de mon expérience sur Mass Effect. Comme j’ai pu le souligner tout au long de cet article, il est évident qu’en proposant une simple remasterisation du jeu, BioWare nous offre une mouture qui accuse le coup par bien des aspects. Néanmoins, force est de constater que l’expérience reste tout à fait viable avec le temps, y compris pour les joueurs qui, comme moi, n’avaient jamais eu l’occasion d’approcher la licence auparavant. Cette Édition Légendaire, qui propose quelques améliorations ainsi que tous les contenus du jeu sortis à ce jour, s’impose donc comme une occasion rêvée pour (ré)intégrer l’équipage du Normandy et (re)partir à la conquête de l’espace. Maintenant, en route pour Mass Effect 2.
Étant une grande amatrice de RPG, et surtout de KOTOR (qui est encore plus vieux), je ne pense pas que les éléments qui t’ont décontenancé en 2021 devraient me gêner. En dehors peut-être du système de combat. Par contre, je n’ai jamais joué à Mass Effect (Andromeda n’existe pas, non ?) et il me tarde vraiment de découvrir cette trilogie. Merci pour ton avis !
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L’existence d’Andromeda dépend des personnes à qui tu t’adresses, d’après ce que j’ai pu comprendre haha.
Mais en tout cas, je pense effectivement que tu prendras beaucoup de plaisir à te plonger dans cette licence en tant qu’amatrice de RPG. L’univers du jeu est juste dinguissime, et je n’ai pour l’instant fait que le premier épisode.
Merci à toi pour ton commentaire, comme toujours !
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