Cinq ans après avoir vu leur première aventure s’offrir une nouvelle jeunesse sur PS4, Ratchet et Clank ont fait leur grand retour sur PS5 le 11 juin dernier avec Ratchet & Clank: Rift Apart. Sept mois seulement après la sortie de Marvel’s Spider-Man: Miles Morales, Insomniac Games se remet donc déjà en selle avec un nouveau défi pour l’occasion : celui de nous offrir la première production first-party majeure et originale à être uniquement disponible sur la nouvelle console de Sony. Entre vitrine technique, technologique et divertissement tout public, autant dire que la dernière épopée du lombax et de son meilleur ami mécanique a de quoi susciter notre intérêt.

Test réalisé sur PS5 grâce à un code fourni par l’éditeur

Quand les dimensions s’effondrent

Situé à mi-chemin entre le remake et le reboot, Ratchet & Clank (2016) avait réussi le tour de force de séduire les fans de la franchise tout en ouvrant les portes de cet univers à un tout nouveau public. À l’aube de la nouvelle génération de consoles, il est maintenant temps pour Insomniac Games de consolider sa prouesse avec un opus totalement inédit dont l’histoire, plus ou moins indépendante des précédents épisodes, peut être appréciée de tous. Dans Ratchet & Clank: Rift Apart, nos deux héros se retrouvent en bien mauvaise posture alors que leur ennemi de toujours, le Dr. Nefarious, a mis à mal l’équilibre galactique en s’emparant du Dimensionateur. Cette arme, qui permet d’ouvrir des failles entre les dimensions et dont il a perdu le contrôle, les a entraînés dans un monde où Nefarious règne en maître tandis que les deux amis, eux, ont été séparés. Forcés de collaborer avec un nouveau binôme pour pouvoir se retrouver, Ratchet et Clank vont ainsi devoir faire tout leur possible pour stopper le Dr. Nefarious et rétablir l’équilibre dimensionnel avant qu’il ne soit trop tard.

Deux duos pour le prix d’un

Car en effet, et c’est là l’une des spécificités de ce nouvel opus : Ratchet et Clank ne sont plus… Nous sommes désormais confrontés à deux nouveaux duos : Ratchet et Kit et Rivet et Clank, Rivet et Kit n’étant nul autre que les doubles dimensionnels du lombax et du robot. Autant dire que l’introduction de ces nouveaux personnages a de quoi surprendre lorsque l’on est habitué à suivre les aventures de ce binôme depuis près de 20 ans. Toutefois, en plus d’apporter un certain vent de fraîcheur, cela permet surtout de mettre en exergue les gros progrès réalisés par le studio dans sa narration. Pour cause, s’il reste léger et bourré d’humour, Ratchet & Clank: Rift Apart se permet aussi d’apporter une touche plus émotionnelle à son récit, qui voit alors l’ensemble de son casting gagner en profondeur tout au long de l’aventure. Et cela vaut tout autant pour Ratchet et Clank, dont la relation gagne paradoxalement en puissance alors qu’ils sont séparés, que pour des personnages inédits comme Rivet et Kit auxquels on s’attache dès les premières secondes.

On constate d’ailleurs l’influence qu’ont pu avoir les productions de Naughty Dog sur l’approche narrative d’Insomniac Games, qui multiplie à son tour les discussions entre les protagonistes durant les phases de gameplay afin d’en étoffer l’histoire et de développer leurs liens. De la même manière, il est évident que le studio a beaucoup appris de son expérience sur les jeux Marvel’s Spider-Man, dont on retrouve ici tout le savoir-faire dans la construction. En dépit d’une histoire somme toute plutôt classique, Ratchet & Clank: Rift Apart se présente à nous comme une aventure ultra dynamique digne d’un film d’animation dont le rythme effréné et la mise en scène explosive séduisent sans la moindre difficulté. Et que dire du doublage français, qui reste sans surprise de très haute volée avec le retour des acteurs originaux (Cyrille Artaux, Martial Le Minoux) et l’arrivée de nouvelles voix (Barbara Tissier, Fily Keita, Emmanuel Curtil), ou encore de la bande originale composée par Mark Mothersbaugh qui sied à merveille à l’univers du titre et qui aurait sans doute mérité d’être davantage mise en avant.

Beaucoup d’acquis, un brin de neuf

Côté gameplay, pas de véritable surprise étant donné que la formule repose en grande partie sur les acquis des épisodes précédents, et plus particulièrement de celui de 2016. Toutefois, cela n’empêche pas le jeu d’accueillir quelques nouveautés extrêmement bienvenues qui, sans forcément bouleverser l’expérience, permettent de la peaufiner. On note par exemple l’ajout d’un dash, qui sert aussi bien dans les combats que durant les phases de plateformes, la possibilité de sprinter grâce aux hoverbottes ou encore l’opportunité d’utiliser des portails pour se déplacer d’un point A à un point B en une fraction de seconde. L’ATH et les menus du jeu ont également bénéficié de quelques ajustements, que ce soit grâce à un système de roue des armes et de raccourci beaucoup moins capricieux qu’auparavant ou à des éléments supplémentaires tels qu’une jauge de munitions, qui apparaît désormais lors de l’utilisation d’une arme pour nous permettre d’évaluer la quantité restante en un rapide coup d’œil.

Évidemment, comme le scénario l’impose, l’une des grandes nouveautés de cet opus revient également à nous placer aux commandes de Rivet, qui devient à cet effet l’une des protagonistes du jeu au même titre que Ratchet. Cependant, autant être clair sur ce point : il n’y a pas la moindre différence entre les deux lombax, qui profitent tous deux de la même prise en main en plus de partager leur arsenal et leur progression. Pas de réel dépaysement à l’horizon donc, sachant de surcroît que la possibilité d’incarner l’un ou l’autre est imposée par les besoins de l’histoire. A contrario, les phases durant lesquelles nous avons l’occasion d’incarner Clank se révèlent ici beaucoup plus intéressantes qu’en 2016, où elles pouvaient rapidement devenir redondantes. Un problème qui s’applique dans le cas présent aux phases avec Glitch, un mini-robot dont l’objectif est de s’infiltrer dans les systèmes informatiques pour en éliminer les virus. Autant dire que c’est un mini-jeu plutôt amusant au début mais particulièrement lassant à la longue.

Pour le reste, on reste dans la tradition pure et dure de ce que la licence d’Insomniac Games peut avoir à nous offrir. Ratchet & Clank: Rift Apart continue de faire la part belle aux séquences d’action à renfort d’armes loufoques, avec des affrontements qui ont indéniablement gagné en dynamisme et en nervosité malgré des combats de boss assez peu inspirés, ainsi qu’à l’exploration des différentes planètes sur lesquelles se trouvent divers objectifs secondaires à réaliser. Point intéressant, la progression générale a été pensée de manière particulièrement fluide, de sorte qu’il est possible de tout explorer de fond en comble sans forcément trop perdre de vue l’histoire du jeu. De plus, les différents collectibles à récupérer, qui sont en quantité largement raisonnable, permettent tous de débloquer de multiples bonus pour le joueur : pièces d’armures, bonus spéciaux, informations sur les planètes et même arme supplémentaire. De quoi nous motiver à partir à leur recherche et à compléter le jeu à 100%, ce qui ne nécessite pas plus d’une quinzaine d’heures en moyenne… à moins de s’embarquer dans le Mode Défi (Nouvelle Partie+) ensuite.

Une aventure immersive sans transition

Mais n’oublions pas que Ratchet & Clank: Rift Apart sert aussi et surtout à nous offrir un premier aperçu de ce que la PS5 a réellement dans le ventre. Et c’est justement là que le dernier-né d’Insomniac Games tire véritablement son épingle du jeu. Sans pour autant s’apparenter à une révolution, que ce soit au sein de la franchise ou du jeu vidéo en général, le titre impressionne sans conteste par la façon dont il parvient à tirer profit de la puissance du SSD pour influencer l’ensemble de son level design. En plus des portails évoqués quelques lignes plus haut, ce nouvel opus multiplie ainsi les séquences durant lesquelles le joueur évolue instantanément d’une dimension à une autre, et ce sans le moindre temps de chargement. Dans certains cas, cela servira simplement à visiter des poches dimensionnelles facultatives mais dans d’autres, cela permettra surtout de progresser sur tout un niveau en surmontant différents obstacles. Sans compter que le passage d’une planète à une autre ne nécessite maintenant plus qu’une petite poignée de secondes.

Parmi les autres points forts, on peut également souligner le fait que le studio a bel et bien joué le jeu vis-à-vis de l’utilisation de la manette, qui est constamment mise à contribution au fil de l’aventure. Que ce soit durant les phases de gameplay ou les cinématiques, la DualSense ne cesse jamais d’envoyer des vibrations ou des sons spécifiques en fonction de ce qui se passe à l’écran, ce qui renforce indéniablement l’immersion que l’on peut avoir. De la même manière, les gâchettes adaptatives sont elles aussi régulièrement sollicitées lors de l’utilisation de l’arsenal. C’est notamment la touche R2 qui est concernée en opposant plus ou moins de résistance en fonction de l’arme, ce qui nous permet de jongler entre le tir principal et le tir secondaire. Malheureusement, il faut avouer que cet aspect-là nous apparaît moins percutant que dans Returnal, autre exclusivité PS5 sortie il y a quelques semaines maintenant.

Mister Galactique 2021

Pour finir, il est probablement inutile de préciser qu’à l’instar de la majorité des productions Sony, Ratchet & Clank: Rift Apart vise lui aussi l’excellence à tous les niveaux d’un point de vue visuel. Et s’il a déjà pu être assimilé à un film d’animation pour son scénario et sa mise en scène lors de ce test, cela peut également s’appliquer à toute la partie technique. Le jeu d’Insomniac Games ne cesse en effet de nous flatter la rétine tout au long de l’aventure, que ce soit à travers ses multiples environnements hallucinants de beauté et de détails, la finesse de ses animations et de ses textures ou encore sa fluidité à toute épreuve malgré l’accumulation d’effets visuels et d’éléments qui surviennent régulièrement à l’écran. Ça brille, ça pétille, ça scintille, ça explose, ça reflète, et ce sans jamais faillir. À noter que ces éloges s’appliquent tout particulièrement au mode « Fidélité », qui offre une résolution 4K avec ray-tracing en 30 fps. Pour les plus férus de fluidité absolue, le mode « RT Performance » s’impose alors comme le compromis idéal en offrant une résolution moindre (1440p), avec 60 fps et ray-tracing. Le mode « Performance » abandonne quant à lui le ray-tracing au profit d’une meilleure résolution (1800p), toujours en 60 fps, mais il serait dommage de se priver de cette technologie qui, pour le coup, apporte beaucoup à l’ambiance du jeu.

Verdict

Après avoir proposé des exclusivités comme Demon’s Souls et Returnal, le catalogue de la PS5 s’ouvre enfin au plus grand nombre avec Ratchet & Clank: Rift Apart, une œuvre tout public destinée aux petits comme aux grands. De quoi permettre à tout un chacun de s’embarquer dans une épopée galactique à la fois épique, drôle, touchante mais surtout terriblement adorable, qui sait mettre en avant les atouts de la nouvelle console de Sony. S’il ne révolutionne pas la licence dans laquelle il s’inscrit, ce nouvel opus s’impose toutefois comme un jeu d’action-aventure digne des plus grands films d’animation. Un moyen idéal pour se détendre et passer un excellent moment donc, peu importe son âge et son passif vidéoludique.

3 commentaires sur « TEST | Ratchet & Clank: Rift Apart – Une épopée next-gen épique, drôle et touchante pour tous »

  1. Cela fait plaisir de voir des jeux PS5 qui commencent véritablement à donner un air de révolution, à la Next Gen. La PS5 n’est malheureusement pas encore au programme pour moi, mais il me tarde de tester ses nouvelles fonctionnalités. 🙂

    Aimé par 1 personne

    1. Elle n’est pas au programme parce que tu n’arrives pas à mettre la main dessus ou parce que pour l’instant, tu estimes que tu n’as pas besoin de te précipiter dans le passage à la next-gen ?
      En tout cas, tu verras que les nouvelles fonctionnalités sont très chouettes. Et j’ai hâte de voir tout ça évoluer une fois que les développeurs auront bien pris en main la machine. En espérant que, comme les générations précédentes, tout ne soit pas petit à petit abandonné.

      Merci pour ton commentaire en tout cas, comme toujours ! 🙂

      Aimé par 1 personne

    2. Disons que je ne la veux pas au point de faire des pieds et des mains pour l’obtenir. Et j’avais d’autres frais cet été^^ A bientôt !

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