Bonjour à toutes et à tous !

Après une petite excursion du côté du grand écran dans l’article précédent, retournons du côté du petit écran avec une série plutôt récente que j’apprécie beaucoup : Blindspot. Créée en 2015 par Martin Gero (Stargate Atlantis) pour la chaîne NBC, elle m’a immédiatement tapé dans l’œil grâce à son pitch pour le moins original et intriguant qui a tout pour plaire à un grand fan de policier/thriller/action comme moi :

Une jeune femme amnésique est retrouvée totalement nue en plein milieu de Times Square à New-York, le corps recouvert de tatouages fraîchement réalisés. Un agent du FBI et son équipe, chargés de l’enquête, découvrent que chaque tatouage est un indice menant à des criminels. Une conspiration de grande ampleur se dévoile alors…

Sans surprise, la première saison m’a pleinement convaincu dans le sens où elle parvient rapidement à se démarquer des autres séries policières en se créant une identité qui lui est propre. Tirant sa force de son intrigue, Blindspot a tout pour plaire. Cependant, du long de ses vingt-trois épisodes, cette saison 1 avait tendance à multiplier les épisodes stand-alones pour ralentir l’intrigue, à un tel point que malgré le fait que je sois convaincu, j’ai commencé à avoir des doutes quant à la pérennité d’une telle série, ou tout du moins sur le maintien d’un format aussi long.

Pourtant, la saison 2 a continué dans la même veine. Mon visionnage étant terminé, j’ai pu obtenir des réponses à mes questions. Cette deuxième saison parvient-elle à se forger une légitimité ? L’intrigue parvient-elle à se renouveler et à évoluer dans le bon sens tout en corrigeant les petits défauts de la saison précédente ? Voici mon avis.

 

UN SCÉNARIO TOUJOURS RONDEMENT MENÉ…

 

Alors que la première saison avait tendance à multiplier les enquêtes stand-alone par le biais de la résolution des énigmes que représentent les tatouages de Jane, en parallèle, justement, de la découverte du personnage et de son histoire, cette nouvelle saison passe un cap. Tout en gardant un rôle relativement majeur, l’intrigue des tatouages se concentre désormais sur cette fameuse « conspiration de grande ampleur » évoquée dans le pitch de la série avec l’introduction et la mise en lumière de Sandstorm, l’organisation à l’origine de toute cette mise en scène. De ce fait, le côté « policier générique » à l’origine des épisodes les moins intéressants dans l’ensemble s’efface peu à peu pour laisser place à une intrigue beaucoup plus développée et poussée dont les mystères, toujours aussi présents, se dévoilent aussi rapidement qu’ils se multiplient. Le spectateur reste donc la tête remplie de questions au fil des épisodes. À cela s’ajoutent de nombreuses autres storylines qui mettent à l’honneur chacun des personnages individuellement, ce qui leur permet de gagner en profondeur sans pour autant que cela n’interfère avec le fil rouge de l’histoire. Et tout le monde y passe, du côté des gentils comme du côté des méchants. La plus intéressante reste cependant celle de Roman, qui parvient brillamment à jouer sur tous les tableaux : non seulement elle est directement liée au fil rouge de l’histoire et nous permet d’en apprendre plus sur le personnage et l’organisation, mais en plus elle permet de compléter et d’avoir un nouveau regard sur l’histoire de Jane, qui continue également de gagner en profondeur. En ce sens, Blindspot parvient à se démarquer davantage encore de n’importe quelle autre série policière en apportant un grand soin à ses personnages, là où ils ne sont habituellement que les vecteurs de leurs enquêtes.

…SAUF SI ON DÉCIDE D’ÊTRE EXTRÊMEMENT POINTILLEUX

 

Malgré tout, la série continue de soulever quelques interrogations (pour ne pas dire défauts) si on décide d’y regarder de plus près. Par exemple, le plus flagrant concerne le timing de résolution des tatouages qui tombe toujours à pique. En effet, ils finissent toujours par être décodés au moment même où les événements auxquels ils sont rattachés doivent avoir lieux, ce qui permet à nos amis du FBI de s’interposer. Alors certes, parfois, les scénaristes parviennent à retomber sur leurs pattes pour nous fournir une explication, mais ce n’est pas toujours le cas. Évoquer des cas de figure où le tatouage a été décodé trop tard n’aurait pas été une si mauvaise idée : non seulement cela aurait permis de casser le code des agents qui arrivent toujours à temps, mais en plus cela aurait permis de découvrir une enquête sous un nouveau format. Si on va plus loin, on peut même en arriver à la conclusion que, finalement, Sandstorm dispose d’un incroyable talent : celui de prédire l’avenir. C’est la seule explication valable au fait qu’ils ont réussi à prévoir des événements plusieurs mois, si ce n’est plusieurs années, avant même qu’ils n’aient lieu. Là encore, cela peut paraître tout à fait plausible dans certains cas, beaucoup moins dans d’autres. Si on ajoute à cela le fait que par moments, les scénaristes usent de ficelles un peu grosses et de quelques raccourcis scénaristiques, on peut en arriver à se dire que le tout n’est pas forcément toujours cohérent. Néanmoins, il est important de rendre à César ce qui lui appartient : l’écriture reste de qualité et si on oublie ces pointilleux détails, on remarque que le scénario tient plutôt bien la route, ce qui nous permet de le savourer comme il se doit.

UNE RÉALISATION AU SERVICE DU SCÉNARIO

 

Comment ne pas évoquer la réalisation de Blindspot, qui représente clairement un des points forts de la série. On a déjà évoqué la qualité de l’écriture de l’intrigue et des personnages, mais on ne s’est pas encore arrêtés sur les scènes d’action, qui ne manquent pas. Car forcément, qui dit série policière dit action. Et sur ce point, la série n’est pas en reste. Non seulement la mise en scène des combats est particulièrement réussie et impressionnante, mais elle est en plus accompagnée d’une superbe bande-son électro/rock/dubstep signée Blake Neely qui permet de dynamiser des séquences qui ne manquent déjà pas de dynamisme. Explosions, cascades, corps-à-corps, fusillades sont autant d’éléments que l’on retrouve et qu’on ne cesse d’apprécier au fur et à mesure que les épisodes défilent, la série ayant également passé un nouveau cap de ce point de vue là. Cela permet d’ailleurs aux réalisateurs de nous offrir un season final explosif à la hauteur de nos espérances. Season final qui, comme la saison précédente, se termine sur un cliffhanger à la fois intriguant et déroutant qui nous laisse dans le même état qu’en 2016 : la curiosité d’en apprendre plus à propos d’une intrigue qui peut donner l’impression de peiner à se renouveler et qui s’aventure sur un terrain glissant.

 

Cette deuxième saison de Blindspot se révèle donc être une très bonne surprise dans le sens où elle a réussi le défi de se montrer aussi intéressante, si ce n’est plus, que la première saison, tout en corrigeant une partie des défauts qui la caractérisaient. Grâce à une réalisation et une écriture de grande qualité, la série continue de faire son chemin et de se forger une place de choix à une époque où les séries policières sans saveur se multiplient. Reste à savoir si les scénaristes parviendront à maintenir le cap pour la troisième saison à venir qui, à première vue, promet elle aussi de nous réserver son lot de surprises.

2 commentaires sur « Blindspot (saison 2) : l’incroyable histoire de Jane continue ! »

  1. Pour ma part, j’ai quitté le navire à la fin de la saison 1. Je trouvais qu’on n’avançait pas assez, et la formule de la résolution des tatouages a fini par me lasser. En fait, à la fin du final, je ne m’étais pas dit que j’arrêtais, mais je n’en ai pas gardé de souvenirs impérissables. Du coup, quand ça a repris, je n’ai tout simplement pas repris, et je n’ai jamais été tentée de reprendre dans le sens où la série ne me manquait pas. Il faut dire que, comme toi, j’avais été très intriguée par le pitch de départ très sympa. Mais j’ai trouvé que malgré son potentiel, la série était très « pépère » dans son déroulement, et classique dans son format, sa structure des épisodes, ses petites histoires hebdomadaires (pas désagréables, mais moins intéressantes que si on s’était vraiment concentré sur un vrai fil rouge, en peut-être moins d’épisodes). Tant mieux si la saison 2 s’y est mieux prise de ce côté ! Enfin, je finirais pas dire que je ne trouvais absolument aucune alchimie entre les deux personnages principaux, et j’avais la désagréable impression qu’on reprenait là aussi la petite formule de l’intrigue amoureuse (impossible) entre les deux « beaux gosses » de la série (sauf que bon, j’y croyais pas quoi… A tel point que j’ai vite fini par préférer la blonde scientifique, ou encore l’agent à moitié corrompue).

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    1. C’est exactement ça en fait, c’est pour ça qu’en finissant la première saison je me disais que réduire le nombre d’épisodes serait sans doute mieux, mais ils ont bien rattrapé le coup. Et je te rejoins sur le basique cliché amoureux des deux héros, même s’il ne me dérange pas c’est clairement pas le point le plus captivant de la série. En fait, qu’ils soient ensemble ou pas on s’en fiche un peu finalement. Et la scientifique est clairement le personnage le plus intéressant, d’ailleurs elle est bien mise en valeur dans la saison 2, j’ai trouvé ça super !

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