Bonjour à toutes et à tous !

Ayant écouté plusieurs albums ces derniers temps sans jamais prendre le temps d’écrire un article pour chacun, j’ai décidé de vous en parler dans un seul et même article avec le deuxième numéro de « Critiques en série ». Comme il en est de vigueur avec ce concept, les critiques ne seront pas aussi développées que d’habitude mais le principal des informations y est dit. Pour une fois, donc, pas d’énormes pavés mais de petits paragraphes synthétiques. Profitez-en !

 

BIGFLO & OLI, LA COUR DES GRANDS (RÉÉDITION) – 2015

Bigflo & Oli

 « J’te jure que par rapport à celui-là, notre premier album c’est d’la merde ». C’est avec ces mots que Bigflo évoque La cour des grands dans la chanson éponyme d’ouverture de leur second album, La vraie vie (critique). Ce dernier étant l’un de mes plus gros coups de cœur de 2017 (bilan), je n’ai pas hésité à aller vérifier par moi-même si ces paroles étaient justifiées. Réponse tout de suite.

 

Longue de ses 31 morceaux, l’édition complète de l’album nous prouve que les toulousains maîtrisaient déjà parfaitement l’art du rap en 2015 en enchaînant les tubes aussi divers que variés. Du registre magistral au registre mélancolique, en passant par des airs aussi dansants que joviaux ou aussi doux que mélodieux, ils traversent une pluralité de genres et registres musicaux qui donnent une tracklist à la fois hétéroclite et unique dont eux seuls ont le secret, ou plutôt, le talent. Car ils plaçaient déjà la barre très haut, en témoigne la production des titres qui mélange habilement des sonorités électroniques à de vrais instruments tels que le piano, la trompette ou le violoncelle. Plus encore, c’est sur la composition même des morceaux que leur essence se trouve. Là où la majeure partie des artistes se contentent de créer un beat prédéfini qui se dupliquera tout au long de la chanson, eux se permettent d’ajouter des effets liés aux propos du texte tels que des bruitages ou des changements de rythme et de tonalité qui donnent à certains titre une intensité rare.

Il en va de même pour les textes écrits de leur propre plume, et quelle plume. Jouant constamment sur les mots, les expressions ou encore les rimes, les deux frères nous proposent une flopée de textes à la fois émouvants, engagés et criants de vérité, tout en se permettant ici et là quelques provocations qui prouvent qu’ils maîtrisent parfaitement l’art de l’autodérision. Qu’il s’agisse de textes introspectifs où ils évoquent leurs craintes, leurs joies, leurs expériences, leur vie personnelle ou de textes plus thématiques évoquant la mort, l’amour, l’amitié, la jeunesse, la maternité, et ce parfois dans leurs aspects les plus sombres, ils font toujours preuve de beaucoup de maturité et d’intelligence, chose rare dans le monde du rap. Leurs textes ont d’autant plus d’impact qu’ils  peuvent prendre la forme d’une histoire où les rappeurs interprètent les différents personnages dont il est question, telle une mise en scène théâtrale mais sous forme musicale. Tout cela accompagné par un flow unique dont on ne se lasse jamais et qui parvient toujours à nous surprendre piste après piste.

 

Ainsi, force est de constater que Bigflo ne pouvait pas plus se tromper puisque La cour des grands se révèle être tout aussi excellent que La vraie vie dans son ensemble. À la fois similaire et très différent, on y trouvait déjà la patte si unique des deux frères qui ont un talent incontestable, quand bien même ils n’auraient « pas la gueule de l’emploi ». Une chose est sûre, l’album ne pouvait pas mieux porter son nom car ils font bel et bien parti de la cour des grands.

 

Les incontournables : J’attends la vague, Le cordon, Nous aussi, Nik ta mère


DEMI LOVATO, TELL ME YOU LOVE ME – 2017

Demi Lovato

En 2015, Lovato sortait l’album Confident, un album assez peu intéressant et mémorable malgré la puissance de son lead single, Cool for the Summer, qui laissait présager beaucoup de bonnes choses. En septembre dernier, son nouvel album Tell Me You Love Me, porté par le très bon morceau pop Sorry Not Sorry, est sorti. Mais alors, est-ce le même pétard mouillé ou l’expérience a-t-elle été meilleure ? Réponse tout de suite.

 

On peut le dire, l’album contient quelques belles surprises. En plus de Sorry Not Sorry (et sa version bonus acoustique), on retiendra également le très accrocheur titre éponyme, Tell Me You Love Me, qui transporte et surprend par les touches gospel de son refrain, mais surtout les excellents Ruin the Friendship et Only Forever qui sont à la fois doux, mélodieux et sensuels, bien que le refrain de cette dernière soit un peu plus faible. Dans une moindre mesure, les ballades Cry Baby et Smoke & Mirrors (piste de l’édition Target) s’en sortent plutôt bien et se révèlent être suffisamment efficaces pour qu’on envisage de revenir dessus.

On ne peut malheureusement pas en dire autant du reste de l’album qui s’en sort beaucoup plus difficilement. Accumulant des ballades loin d’être transcendantes (You Don’t Do It For Me Anymore, Lonely –et la présence inutile et ratée de Lil Wayne–, Concentrate, Hitchhiker) à divers morceaux pop à la production peu inspirée et réussie (Daddy Issues, Games), on peine à y trouver un quelconque intérêt. On saluera néanmoins la tentative de Sexy Dirty Love à mêler des sonorités électro, disco et funk, bien que le résultat ne soit pas des plus convaincants, ou encore la production de Ready for Ya (piste Target), qui tombe cependant à l’eau à cause de sa répétitivité.

 

Tell Me You Love Me se situe donc finalement dans la lignée de Confident : en dehors d’un nombre limité de pistes, il ne parvient pas à se montrer suffisamment captivant pour qu’on veuille rester dessus. En clair, c’est un album pop relativement convenu dans sa production et dans les thèmes de ses textes qui se démarque uniquement par la puissance vocale de la chanteuse (bien qu’elle ait tendance à en abuser un peu trop souvent  à mon goût…).

Les incontournables : Sorry Not Sorry, Tell Me You Love Me, Ruin the Friendship, Only Forever


TAYLOR SWIFT, REPUTATION – 2017

Taylor Swift

Le 27 août, Taylor Swift faisait un retour fracassant avec le lead single de son nouvel album, Look What You Made Me Do. Visionnée 43,2 millions de fois sur YouTube en moins de 24h et atteignant les 100 millions de vue le plus rapidement, cette nouvelle vidéo permet à la chanteuse d’ajouter de nouveaux records à son palmarès. De quoi attirer l’attention et me donner envie, pour la première fois, de m’intéresser à son travail qui ne m’avait jusqu’ici pas vraiment interpellé. Le jeu en valait-il la chandelle ? Réponse tout de suite.

 

C’est sur le deuxième single, …Ready for It, que Reputation démarre. Une grosse production électro-pop aussi sombre et badass qu’agressive, soit un véritable tube en puissance comme on aime à en faire exploser les basses. Des morceaux comme cela l’album n’en manque pas et c’est tant mieux puisque ce sont de loin les plus intéressants. On peut ainsi citer I Did Something Bad, Look What You Made Me Do ou encore le mid-tempo Don’t Blame Me parmi les pépites à ne surtout pas manquer. À sa manière, Gorgeous, un délicieux titre pop respirant la naïveté et la légèreté parvient lui aussi à nous séduire, de même que le moins puissant mais néanmoins très bon King of My Heart ou encore la jolie ballade finale New Year’s Day. Le doux et entraînant Delicate, malgré une utilisation du vocodeur pas toujours judicieuse et Dancing With Our Hands Tied, malgré la faiblesse de son refrain, ferment la marche des meilleurs titres de cet album.

Restent alors six titres sur les quinze que contient Reputation, à savoir End Game (en featuring avec Future et Ed Sheeran), So It Goes…, Getaway Car, Dress, This Is Why We Can’t Have Things et Call It What You Want, des morceaux qu’on se plaira à écouter à quelques reprises mais qui sont définitivement moins percutants que les précédents. Pas assez punchy pour certains, pas assez mélodieux pour d’autres, pas assez accrocheurs pour d’autres encore, ils tendent à rendre la deuxième partie de l’album moins intéressante alors même qu’ils ont été produits par les mêmes compositeurs, c’est-à-dire les faiseurs de tubes par excellence Max Martin et Shellback, et le talentueux Jack Antonoff.

 

En conclusion, oui, le jeu en valait bel et bien la chandelle. Reputation se révèle être un album superbement produit où les tubes s’enchaînent et où la chanteuse, en plus d’une jolie performance vocale, expérimente afin de nous offrir un album teinté de son empreinte. On l’écoute en boucle, on l’apprécie de plus en plus et on le garde bien en tête ! À consommer sans modération.

Les incontournables : …Ready for It, I Did Something Bad, Don’t Blame Me, Look What You Made Me Do

8 commentaires sur « Critiques en série #2 : du rap et deux nuances de pop »

  1. Et ben voilà, j’ai relancé La Cour des grands, c’est malin ! Nous sommes en tout cas entièrement d’accord sur cet album 🙂 Et comme je suis moins fan de Demi Lovato ou Taylor Swift en revanche, j’ai parcouru, mais je n’ai pas vraiment d’avis sur la question. J’ai noté tes incontournables pour les écouter plus tard, mais les deux titres présents ici ne m’ont pas marqués plus que ça. Après, me connaissant, suffirait que je les écoute 3-4 fois pour que je sois à fond ehe

    Aimé par 1 personne

    1. Je ne regrette rien, cet album en vaut la peine ! 😂
      Pour Demi Lovato, honnêtement, hormis les incontournables je pense que tu peux t’en passer. La meilleure à mes yeux étant Ruin the Friendship.
      Par contre celui de Taylor je te le conseille dans son ensemble si un jour t’en as l’occasion et si les incontournables te plaisent. Pour ma part ma préférée c’est vraiment I Did Something Bad, si tu dois en écouter au moins une autre essaye celle-là ! 😉

      Et je te comprends sur les plusieurs écoutes. C’est pour ça qu’avant d’écrire mes critiques d’albums je prends bien le temps de les écouter plusieurs fois, parce que des fois on peut avoir un coup de cœur pour une chanson qu’on détestait au début et inversement. Par exemple je n’ai pas aimé le dernier Justin Timberlake à la première écoute et maintenant ça fait 3 jours que je l’écoute en boucle et que je hurle au génie 😂

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    2. Eh bien, ce sont des titres joyeux tout ce que tu me conseilles aha ! C’est vrai que « I Did Something Bad » est pas mal.

      En revanche pour Filthy, j’ai tout de suite accroché ; je trouve que c’est tout à fait du Justin Timberlake. Je n’irai pas jusqu’à l’écouter en boucle, mais elle est sympa.

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    3. N’est-ce pas ? 😂 En tout cas si jamais t’écoutes tout ça un jour, n’hésites pas à me faire part de ton avis, ça m’intéresse !

      De Justin Timberlake je ne connaissais que Cry Me a River, Rock Your Body, Sexy Back, TKO, Mirrors et Can’t Stop the Feeling, donc je t’avoue que j’ai été assez dérouté au début. Mais ça m’a donné envie d’écouter ses albums donc je me rattrape avant le Superbowl.

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    4. Ça marche 🙂 j’ai écouté ces titres là et j’ai ajouté Taylor Swift dans ma playlist de réveil pour m’y faire ehe

      Ah mais oui, j’avais encore oublié que c’était lui cette année ! Comme tu viens de citer les plus connues, je m’attends à ce que sa playlist ressemble à ça (et je pense qu’il est du genre à avoir un ou deux guest surprise). En tout cas, la barre est très haute après le show de Lady Gaga l’an dernier (je ne m’en suis pas encore remis, déjà que j’avais adoré celui de Katy Perry)

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    5. C’est vrai que les derniers artistes avaient envoyé du lourd. Après je ne pense pas qu’il va réussir à faire aussi bien mais ce sera probablement une très bonne performance quand même !

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