En décembre dernier, j’avais écrit un article pour annoncer que je comptais opérer quelques changements dans la ligne éditoriale du blog. J’y expliquais vouloir me concentrer sur le thème du jeu vidéo, en essayant notamment de proposer un contenu plus diversifié qui ne se limite pas essentiellement à la rédaction de critiques. Il est temps pour moi de faire un premier pas en ce sens avec ce nouveau concept, auquel je songe depuis un long moment déjà et que je trouvais plutôt amusant.
En tant que gamers, nous avons tous vécu de nombreuses expériences au fil des années et des découvertes. Certaines sont amusantes, certaines sont rageantes, certaines sont émouvantes, certaines sont effrayantes, et plus encore. En bref, le jeu vidéo ne nous laisse jamais indifférent, et c’est cela que je voudrais explorer à travers cet article où je vais vous partager une série d’anecdotes qui me sont arrivées sur certains jeux. J’espère que le concept vous plaira. Pour l’instant il n’est pas prévu qu’il soit dupliqué en plusieurs articles. Du moins pas dans l’immédiat, mais il pourrait très bien revenir plus tard si jamais je trouve de nouvelles anecdotes intéressantes à raconter.
De victime à assassin
Commençons cette série d’anecdotes en parlant d’une licence que nous avons tous obligatoirement côtoyés au moins une fois dans notre vie. C’est l’une des plus grandes sagas jamais créées, elle existe depuis plus de 20 ans maintenant et son dernier opus, bien que sorti en 2013, continue régulièrement de pointer le bout de son nez dans le top 5 des ventes de jeux. Vous l’aurez compris : je parle évidemment de Grand Theft Auto. Cette série phare qui fait les beaux jours de Rockstar Games est réputée pour son fun outrancier et sans limite, qui permet à n’importe qui de vivre son expérience de jeu à sa manière. Forcément, avec un tel univers, les anecdotes fusent et se multiplient pour tous les joueurs, d’autant plus quand on sait que GTA a déjà neuf opus à son actif, sans compter les différents contenus additionnels, les épisodes portables ou encore les modes Online. Pour ma part, j’ai joué à tous les opus principaux sortis depuis Vice City (2002), bien que je ne sois jamais allé au bout des opus précédant GTA IV (2008). Pour deux d’entre eux, les anecdotes que je vais vous raconter en sont la cause.
Le premier, c’est San Andreas (2004). C’est l’un des opus les plus aimés de la série, si ce n’est même peut-être le plus aimé. De mon côté, c’est celui que j’aime le moins. Je n’ai pas tellement accroché à l’univers « ghetto » du jeu, je n’ai pas aimé toutes les mécaniques de gameplay qui nécessitaient d’entretenir CJ à la manière d’un sims, et surtout j’avais vite été lassé par la taille de la map et les innombrables allers-retours qu’elle impliquait – c’est pire aujourd’hui me direz-vous, mais à l’époque les voyages rapides n’existaient pas encore –. Cela ne m’a pas empêché de passer un nombre incalculable d’heures dessus, à mettre la ville à feu et à sang en usant et abusant des cheat codes, et à profiter du mode multijoueur local avec des potes. Cependant, je garde surtout de San Andreas un traumatisme lié à une mission de la campagne. Si ma mémoire ne me joue pas des tours, il me semble qu’il s’agissait d’infiltrer une base militaire afin d’y voler un camion et son contenu. Cela fait, il fallait alors semer nos poursuivants, aidé par un acolyte à l’arrière du camion qui leur tirait dessus. Ma jeunesse jouant probablement, j’avais trouvé cette mission particulièrement difficile et j’avais dû la recommencer un grand nombre de fois, à chaque fois mon acolyte étant tué par les poursuivants. Jusqu’à cette fameuse fois où j’y suis arrivé. Plus de poursuivants, juste un paisible trajet pour amener le véhicule en lieu sûr. Mission réussie, en somme. Mais c’était sans compter cet imbécile de PNJ qui, par je ne sais quel bug, a jugé drôle de sauter du camion au beau milieu du trajet. Du coup, il est mort. Du coup, il a fallu que je recommence toute la mission. Du coup, je n’ai plus jamais touché à la campagne.
C’était horriblement frustrant. Franchement, ces PNJ qui te font foirer une mission, cela ne doit pas arriver si souvent. Et pourtant, Liberty City Stories (2005) m’a fait exactement le même coup, en pire. Pour le coup, je ne me souviens absolument pas du but de la mission. Si je me fie à ma mémoire, la seule chose qui me revient c’est une cinématique montrant un bâtiment en flammes. En revanche, je me souviens avoir piqué des crises de colère sur la mission en question, que j’avais également dû recommencer un nombre incalculable de fois parce que je n’y arrivais pas. Jusqu’à cette fameuse fois où, à la différence de San Andreas, j’ai réussi à la mener à son terme. Je l’ai finie. Il ne me restait plus qu’à aller à la planque pour sauvegarder afin de ne plus avoir à en entendre parler – car tout comme les voyages rapides, la sauvegarde automatique n’existait pas encore. Je me revois encore sortir fièrement d’une ruelle, à quelques pas à peine de la planque que je voyais s’afficher à l’écran. Puis je revois aussi surtout cet imbécile de PNJ débouler à fond les ballons au volant de sa voiture, conduisant n’importe comment et me renversant sur son passage. Je n’avais plus beaucoup de vie à cause de la mission, donc j’en suis mort. J’ai fortement ragé, et je n’ai

plus jamais relancé le jeu ensuite. Bref, je ne sais pas ce qui se passe avec les PNJ dans GTA, mais visiblement ils ne m’aiment pas. Ils ne m’aiment tellement pas que dans ce même jeu, alors que je n’embêtais personne et que j’attendais sagement à un feu rouge pendant que j’étais dans ma phase « je conduis en respectant le code de la route » – avouez, on l’a tous fait –, le PNJ de la voiture de derrière est sorti de son véhicule, est venu jusqu’au mien, m’a sorti de la voiture, m’a foutu une droite… et est sagement reparti s’installer dans son véhicule. WHAT. THE. FUCK. MAN ?! Vous vous doutez bien que je n’ai pas laissé cet enfoiré s’en tirer comme ça, et que je suis passé du citoyen modèle à l’homme le plus recherché de la ville en l’espace de quelques secondes seulement. Mais pour le coup, j’avoue que j’avais bien rigolé.
Heureusement, les choses se sont calmées sur GTA IV et GTA V (2013), où je n’ai pas été confronté à ce genre de problème, du moins pas au point que cela ne me traumatise de la même manière. Je terminerai toutefois le chapitre GTA avec une dernière anecdote, sur GTA V justement. C’est plus fort que moi, quand je vois des animaux dans les jeux vidéo, je suis obligé de fondre devant mon écran et de m’en approcher pour les observer sous toutes les coutures. Je m’arrêtais par exemple devant tous les chiens que je croisais dans Watch Dogs 2 (Ubisoft Montréal, 2016) pour les caresser, à défaut de pouvoir le faire dans la vraie vie à cause de mon allergie. Mais étant surtout un grand amoureux des chats, je suis devenu complètement fou quand j’en ai croisé un en me baladant dans les rues de Los Santos. Ni une ni deux, j’ai couru vers lui, et j’ai sorti mon plus beau sniper… pour pouvoir l’observer de plus près (Hey… what did you expect ?). Cela fait, j’ai pressé R2 afin de voir si on pouvait le caresser. Catastrophe. Franklin, que je contrôlais à ce moment-là, lui a envoyé son plus beau shoot dans les babines, ce qui a tué le pauvre félin. J’ai très mal vécu ce moment et je m’en suis voulu durant toute ma session de jeu. D’ailleurs, je m’en veux encore à l’heure actuelle, alors que cette tragédie m’est arrivée il y a plus de deux ans.
Souvenirs de famille
Le jeu vidéo, c’est aussi parfois une aventure qui peut se vivre en famille. Quand j’étais enfant, j’adorais regarder mon père et mes sœurs jouer. C’est d’ailleurs comme ça que j’ai fini par tomber dans le jeu vidéo à mon tour. Cela explique aussi sûrement pourquoi j’aime tant regarder des let’s play sur YouTube et sur Twitch aujourd’hui, sur des jeux que je connais comme sur des jeux que je ne connais pas. Je me revois encore allongé sur le lit, à regarder mon père ou mes sœurs jouer à différents jeux. Je pense notamment à toutes ces fois où je les regardais jouer au jeu de foot Coupe du Monde 98 (EA Sports, 1998), pendant que je m’amusais avec la peluche mascotte qui faisait un bruit affreux quand on lui pressait le ventre et que je me contentais de clamer haut et fort que j’étais pour le gagnant. Au moins, j’étais sûr de ne pas me tromper dans mes prédictions (malin, n’est-ce pas ?). J’ai beau ne pas être un grand fan de foot et ne pas avoir mis la main sur un jeu du genre depuis facilement une dizaine d’années, je reste profondément marqué par ce jeu, et surtout par la musique de son menu. Il y a des airs qui ne s’oublient jamais, et celui-là en fait partie pour moi.
Toutefois, si on interrogeait les membres de ma famille, eux ne seraient peut-être pas aussi nostalgiques que moi de cette époque. Ces moments de famille c’était aussi des moments où on jouait parfois tous ensemble, notamment à des jeux de voiture ou à des jeux de combats tels que Tekken 3 (Namco, 1998), Crash Team Racing (Naughty Dog, 1999), Destruction Derby 2 (Reflections Interactive, 1997), et plein d’autres encore. De quoi passer d’excellents moments… sauf quand on joue avec un petit con comme moi, qui était extrêmement mauvais joueur à l’époque et qui piquait des crises dès qu’il perdait. C’était à tel point que l’une de mes sœurs, qui adore tout particulièrement les jeux de voiture, avait fini par mettre en place un concept nous permettant de nous amuser sans que personne ne perde, notamment sur le jeu Colin McRae Rally 2.0 (Codemasters, 2000). Le but ? Plutôt que de faire une course ordinaire que j’aurais forcément perdue, l’un de nous était chargé de partir en contre-sens et de faire en sorte de percuter l’autre dès qu’on se croisait sur le circuit. C’est complètement stupide, mais on a beaucoup rigolé en faisant cela mine de rien. Comme quoi, on trouve toujours un moyen de s’amuser en jouant aux jeux vidéo, même en détournant complètement le principe du jeu ou la volonté des développeurs.
Puis il y a Tomb Raider, évidemment. Je ne peux pas ne pas en parler. La licence de ma vie, celle qui m’a fait tomber dans le jeu vidéo. Si j’étais beaucoup trop jeune pour avoir des souvenirs clairs de cette période, la vision de moi observant mon père déballer des cadeaux et en sortir le premier opus de Tomb Raider (Core Design, 1996) reste gravée dans ma mémoire, au même titre que la séquence de jeu qui en a suivi. C’était devenu un rituel ensuite. Il achetait chaque nouvel opus à sa sortie, jusqu’à Legend (Crystal Dynamics, 2007) où il ne les achetait plus pour lui, mais pour moi. J’ai repris le flambeau quand lui a arrêté de jouer aux jeux vidéo. Mais il me reste d’innombrables souvenirs sur les différents jeux. Je me souviens par exemple de la fois où l’une de mes sœurs et moi faisions le niveau La Vallée Perdue de Tomb Raider, qu’on avait appelé mon père qui nous avait alors répondu : « Attendez, je finis de fumer mon café et de boire ma clope et j’arrive ». De la fois où on réalisait les différentes épreuves du niveau Monument St. Francis de ce même jeu et de la peur qu’on a eu quand l’immense marteau de Thor a écrasé la pauvre Lara. De la fois où mon autre sœur, qui s’était cassée la jambe, pouvait rester à la maison pour jouer aux Aventures de Lara Croft (Core Design, 1998) alors que moi je pleurais parce que j’étais forcé d’aller à l’école. De la fois où ma mère, qui n’est pas du tout adepte des jeux vidéo, avait brièvement joué à L’Ange des Ténèbres (Core Design, 2003) dans les niveaux au Louvre et qu’elle m’avait brusquement rendu la manette quand elle a vu un garde arriver vers elle. Et puis aussi de ces longs moments passés au téléphone avec l’une de mes sœurs, où je l’aidais à progresser dans Anniversary (2007) en faisant le niveau en même temps qu’elle.
> Lire aussi : Top 15 des meilleures musiques de la saga Tomb Raider

Des jeux sans fin
J’en viens donc maintenant à une autre anecdote, qui en surprendra probablement certains. L’immense fan de Tomb Raider que je suis n’a pas fini tous les épisodes. Du moins pas totalement, et surtout pas « légitimement ». J’étais très jeune à l’époque de la sortie des six premiers opus, et certains niveaux étaient loin d’être faciles à faire pour un jeune enfant. De ce fait, soit je me contentais de jouer sur les sauvegardes de ma famille, soit j’utilisais les différents cheat codes pour avoir des armes, de l’équipement, ou tout simplement pour passer les niveaux quand ils devenaient trop difficiles. En résumé, si j’ai bel et bien fait en sorte de traverser chacun des jeux en long, en large et en travers, je ne les ai jamais fait à la loyale. À cette époque, j’avais surtout tendance à refaire en boucle mes niveaux préférés, ou à imaginer mes propres histoires dans des niveaux particuliers, comme je l’ai souvent fait dans le niveau Le Palais de Cléopâtre de La Révélation Finale (Core Design, 1999) – oui, j’avais déjà une certaine passion pour l’Égypte et ses environnements à ce moment-là.

Quand j’étais au collège, alors que j’étais littéralement dans ma période fan-boy de Tomb Raider et que tout dans ma vie tournait autour de cette saga, je m’étais donc lancé un défi : refaire tous les opus à la loyale. Aucun cheat code, pas de solution, juste mon talent (si je puis dire) et ma réflexion. J’ai commencé par terminer L’Ange des Ténèbres, après avoir été bloqué pendant des années au combat contre Boaz et son horrible maniabilité. Puis j’ai enchaîné avec le premier opus et son extension sur PC, que je découvrais alors pour la première fois, avant de faire pareil pour Tomb Raider II (Core Design, 1997). J’ai continué avec l’extension sur PC des Aventures de Lara Croft, avant de me lancer, non sans impatience, dans le jeu en lui-même, puisqu’il s’agit de mon opus préféré. J’ai fait les deux premiers niveaux… puis j’ai abandonné. Entre temps les études sont passées par là, m’ont éloigné un long moment du jeu vidéo (je ne faisais alors que les nouvelles sorties), et je n’ai jamais repris ce défi. Je le regrette. Ceci dit, je compte bien tenir cette promesse que je me suis faite, et je le reprendrai un jour ou l’autre afin de terminer Les Aventures de Lara Croft, La Révélation Finale et Sur les traces de Lara Croft (Core Design, 2000) sans tricher. L’avantage dans cette histoire c’est que non seulement je vais revivre ces aventures avec une grande nostalgie, mais en plus je risque d’avoir à certains moments une sensation de redécouverte. Ce n’est pas donné à tout le monde, et encore moins aux fans, en général.
À l’heure actuelle, ne pas aller au bout d’un jeu me paraît tout simplement impensable, à moins qu’il soit mauvais au plus au point ou qu’il ne me corresponde vraiment pas. Même Assassin’s Creed (Ubisoft Montréal, 2007), qui reste aujourd’hui encore l’un des jeux (tous confondus) que j’ai le moins aimé, j’en suis allé au bout. Certes, j’ai délaissé le jeu pendant de nombreux mois entre temps, mais je l’ai terminé. Cependant, cette anecdote sur Tomb Raider m’a fait repenser à quelques jeux que j’avais commencés quand j’étais enfant et que je n’ai jamais terminé. Je pense notamment à Beyond Good & Evil (Ubisoft Montpellier, 2003), qui m’a profondément marqué mais que je n’ai pourtant jamais terminé, sans me souvenir de la raison. Peut-être étais-je bloqué, peut-être simplement que j’avais eu un autre jeu entre temps, mais je le regrette. Une chose est sûre : je compte bien corriger cette erreur avant l’arrivée du prochain opus, qui se fait encore bien attendre. Dans le même style, je me souviens également n’avoir jamais terminé Les Sims : Permis de Sortir (2003), ni sur Playstation 2 (Maxis), ni sur Gameboy Advance (Griptonite Games). Sauf que pour ces deux jeux, je me souviens que c’est parce qu’arrivé à un certain endroit, toujours le même, j’étais bloqué. Alors je recommençais le jeu depuis le début, encore et encore, jusqu’à ce que je finisse par passer à autre chose. C’est bête, et je serais bien curieux aujourd’hui de les relancer pour voir ce qui pouvait bien se passer ensuite. Tout comme Harry Potter à l’École des Sorciers (Argonaut, 2001) sur Playstation 1, sur lequel je n’ai jamais réussi à aller plus loin que cette affreuse phase sur rails à Gringotts. Je n’ai donc jamais su comment avait été adaptée la fin de l’histoire, avec les différentes épreuves à passer pour atteindre Voldemort et le combat qui en découle. Mais j’ai toujours le jeu et ma Playstation 2, alors à l’occasion…
Cauchemar en gaming
Pour clôturer cette série d’anecdotes, et après avoir traversé des moments de rage, d’amusement, de nostalgie et de regrets, allons faire un tour du côté de la peur et des jeux horrifiques. Les expériences marquantes ne manquent pas sur ce genre de jeux. Et pourtant, en dépit du fait que je sois assez friand d’horreur – à condition toutefois qu’il soit question d’ambiance et non uniquement de visuel –, je ne joue que très peu à des jeux de ce genre. La raison à cela est simple. Autant je suis assez difficilement impressionnable devant un film ou une vidéo, autant je n’assumerais absolument pas d’être placé en position active dans un jeu. Pour le coup, l’immersion est ma pire ennemie. C’est pourquoi j’ai tendance à découvrir les jeux d’horreur à travers des let’s play et des vidéos sur YouTube : je trouve que c’est un bon compromis qui me permet de découvrir le travail incroyable des petits studios et des studios indépendants en la matière, sans frôler la crise cardiaque à chaque seconde qui passe. Ce qui n’est pas toujours très efficace soit dit en passant, puisque je garde un terrifiant souvenir des jeux God’s Basement (Erebus, 2018) et Infliction (Caustic Reality, 2018), que j’ai découverts en live avec l’émission Peur sous la couette de Carole Quintaine.
Toutefois, cela ne m’a pas empêché d’avoir de gros moments de flippe sur certains de mes jeux, moments qui sont assez rares pour que je m’en souvienne très bien. Le plus récent a eu lieu sur l’excellentissime remake de Resident Evil 2 (Capcom, 2019), qui a réussi à me faire véritablement sursauter à deux reprises, dans la même zone, à savoir près de la salle d’interrogatoire dans le commissariat. La première fois fut pendant la campagne de Leon. J’étais poursuivi par Mr. X et je me suis donc réfugié dans la salle d’observation, collée à la salle d’interrogatoire, pour y récupérer un objet clé. J’y suis resté un petit moment, attendant d’entendre le bruit sourd des pas de Mr. X s’éloigner au maximum. Après avoir doucement ouvert la porte et observé le couloir pour m’assurer qu’il n’était pas là, j’ai commencé à courir pour me dépêcher de partir. À aucun moment je n’avais anticipé le fait que cet enfoiré de Mr. X allait littéralement traverser le mur de la salle de conférence, collée au couloir, pour venir me faire ma fête. J’ai été tellement surpris que j’en ai eu le souffle coupé en plus d’avoir fait un bond monumental sur ma chaise. La deuxième fut pendant la campagne de Claire, où l’on revient au même endroit en passant cette fois-ci directement par la salle d’interrogatoire. Pas de Mr. X à ce moment-là, je me croyais donc tranquille car il n’y avait eu aucun ennemi à cet endroit lors de mon passage avec Leon. Le jeu m’a vite fait comprendre que je prenais trop la confiance quand un licker a brusquement traversé la vitre sans tain de la salle d’interrogatoire pour venir s’occuper de moi. J’ai été tellement surpris qu’en plus d’avoir fait un bond et d’en avoir eu le souffle coupé, encore une fois, il m’a fallu une ou deux secondes pour reprendre mes esprits et réagir. Avec le recul, je trouve cela plutôt drôle, mais sur le moment je ne faisais clairement pas le malin.
Dans le même style, j’ai également vécu un gros traumatisme sur le jeu Saw (Zombie Studios, 2009). Il n’était pas parfait, il n’était pas forcément conçu pour faire peur, mais je garde un bon souvenir de son ambiance qui était plutôt réussie. C’était crade, c’était angoissant, et surtout c’était très sombre, tellement qu’on est souvent obligé de s’éclairer à l’aide de la flamme d’un briquet. Jusqu’à ce moment où on a la possibilité de switcher et de prendre un appareil photo à la place du briquet. N’importe quelle personne normalement constituée se dirait que c’est une mauvaise idée de préférer s’éclairer de manière succincte avec un flash plutôt que de manière continue avec un briquet. Moi-même je le savais… Mais je ne me suis pas écouté. J’ai donc pris l’appareil photo, et j’ai commencé à avancer la boule au ventre dans ce couloir duquel n’émanait aucune source de lumière. Je jouais au beau milieu de la nuit, dans le noir complet, mes parents dormaient, autant vous dire que je n’étais pas fier et que mon cœur palpitait à m’en déchirer la poitrine. J’ai quand même continué. Une photo, deux photos, trois photos… Puis d’un coup : un visage qui apparaît en gros plan sur l’écran. J’ai fait un bond, mon sang n’a fait qu’un tour, et j’ai immédiatement fait demi-tour pour aller récupérer le briquet, parce que je n’assumais clairement pas. Le plus drôle dans tout ça, c’est qu’avec le briquet, je me suis rendu compte que la fameuse tête apparue à l’écran était en fait une tête de poupée suspendue au plafond. Un couloir assez banal en somme, sauf quand on est comme moi et qu’on a peur des poupées. Quoi qu’il en soit, juste pour cette courte séquence, j’ai envie de dire bravo aux développeurs. S’ils avaient été aussi sadiques que Jigsaw, ils auraient même pu nous imposer l’appareil photo pour une partie du jeu. Heureusement pour moi, ce n’était pas le cas.
En me remémorant ces moments traumatisants qui, à l’heure où j’écris ces mots, me font sourire, je me dis qu’il faudrait que j’essaye de surmonter un peu ma peur et d’essayer de faire davantage de vrais jeux d’horreur de temps en temps. Mais quand je vois la manière dont je peux être tétanisé sur des jeux comme The Evil Within (Tango Gameworks, 2014) et son chapitre 9, ou encore ce réflexe que j’ai d’arrêter de respirer quand j’ai peur sur des jeux comme Until Dawn (Supermassive Games, 2015), j’ai peur de mourir comme un débile dans la vraie vie. À la limite, il faudrait presque que je fasse cela en live, histoire que des témoins puissent appeler la police en cas de problème, et qu’on puisse faire un bêtisier de ma fragilité. Un jour peut-être.

Nous voilà arrivés au bout de cette série d’anecdotes. Je dois avouer que lorsque j’ai imaginé cet article, je me voyais davantage faire une sorte de liste relatant assez rapidement les différentes anecdotes, sans les noyer dans d’énormes pavés. Mais vous me connaissez maintenant. Je suis un incorrigible littéraire qui aime écrire, donc je n’ai pas pu m’empêcher de privilégier un format plus romancé pour vous conter ces moments marquants de ma « carrière de gamer ».
J’espère, en tout cas, que l’idée vous aura plu, que la forme également, que mes anecdotes vous auront amusé, et surtout que cela vous inspirera à votre tour quelques anecdotes, quelles qu’elles soient, à partager avec moi dans les commentaires ou sur les réseaux sociaux !
Haha, on a des souvenirs en commun, plus ou moins.
Liberty City Stories je me souviens l’avoir fait et refait des dizaines de fois, mais toujours avoir perdu patience sur une mission particulière que je devais recommencer plusieurs fois. Je me souviens pas de la mission précisément, juste qu’on avait une voiture à protéger qui explosait bien trop facilement !
Et puis aussi Les Sims 2 Permis de Sortir sur PS2. C’est un peu particulier, j’y jouais avec ma soeur, et on s’amusait bien à aller au bout de la campagne ou à jouer en mode libre ensemble. C’est d’ailleurs un truc qui manque pas mal, autant je n’accroche plus trop aux Sims sur PC dans leur état actuel, autant un Sims d’aventure avec des objectifs comme Permis de Sortir me ferait replonger aisément.
Et enfin Coupe du Monde 98 😀 Sa bande originale était géniale, et je me souviens surtout de l’intro du jeu avec Song 2 de Blur, une chanson qui me fait penser au jeu à chaque fois que je l’entends.
Sinon surpris de voir Saw apparaître, un jeu qui est un peu passé inaperçu mais où je m’étais bien amusé avec un ami au lycée.
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Je crois que les GTA ont traumatisé bon nombre d’entre nous dans notre jeunesse avec certaines missions haha ! Si on y rejouait aujourd’hui, je me demande si on arriverait à s’en sortir plus facilement ou si on galérerait toujours autant qu’à l’époque.
J’ai toujours préféré les Sims sur PC de mon côté, parce que les versions consoles étaient plus que limitées et donc frustrantes. Par contre, je te rejoins sur les jeux avec un mode « aventure ». C’est pour ça que je garde un très bon souvenir de Permis de Sortir, mais aussi de Naufragés que j’avais fait sur PS2 et qui était très amusant. Comme tu dis, c’est dommage qu’ils aient abandonné le concept. Je serais moi aussi tenté de replonger si un nouveau jeu dans le genre devait sortir sur console.
Pour Saw, c’était un cadeau de ma sœur et je l’avais bien aimé. Il avait de bonnes idées et l’univers des films était plutôt bien respecté à mon sens. Dommage que comme d’habitude, ce soit le genre de jeu auxquels les éditeurs n’apportent que peu de soin en misant uniquement sur le nom. Ils auraient pu en faire une excellente adaptation vidéoludique avec un tel univers. Je ne sais pas si tu as fait le 2 ? Parce que moi non.
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J’avais relancé Vice City il y a quelques années, parce que j’avais souvenir d’une mission où je galérais quand j’étais gamin. Bah… C’était passé tout seul 😀
Au contraire il y a des jeux où je me baladais à l’époque, mais où maintenant je galère. C’est le cas de Street of Rage 2 ou des vieux Mario qui me frustrent vite alors qu’à l’époque je les terminais tranquillement.
Pour être honnête je savais même pas qu’il y avait eu un deuxième Saw !
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C’est marrant quand même comme la difficulté peut varier dans un sens ou dans l’autre quand on vieillit haha !
Ce n’est pas étonnant, j’ai appris son existence assez tard aussi. Les médias en ont probablement très peu parlé quand il est sorti.
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Sympa comme article, ça me rappelle les vidéos où Squeezie raconte aussi ses anecdotes de joueur, c’est toujours intéressant et drôle. Pour le coup, j’aime surtout ce que tu racontes sur Tomb Raider, c’est vraiment génial que ce soit une passion familiale !
PS : Sur portable tes images apparaissent parfois en plein milieu de texte, mais je ne sais pas si c’est juste moi ^^
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Merci pour ce retour. Ravi que l’article t’ait plu ! 😄
Et oui, ça explique mon attachement très fort à Tomb Raider du coup, et donc aussi pourquoi je peux me montrer très virulent envers le reboot. C’est bête, mais c’est comme s’ils avaient ruiné une histoire de famille pour moi…
Je sais, je ne sais pas comment y remédier. Ça le fait quand je fais en sorte que les images soient encadrées par le texte… 😅 Sur un navigateur ça s’affiche correctement par contre.
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Un excellent article qui fait la part belle aux articles se voulant au plus proche de l’actu ! Déjà que je te connais quand même un peu (sisi), le fait de lire ces anecdotes me fait dire que je vais vraiment bien de taquiner avec les jeux d’horreurs ! 😛
Merci pour ce partage remplie de bonne humeur et de bonnes vibes ! :3
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Merci mon Benji ! Ma foi, Matyeux a l’habitude de se faire taquiner, n’est-ce pas ? 😂
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C’est très sympa et plaisant de lire tes anecdotes de gamer ! Je te rejoins beaucoup sur Tomb Raider, je regardais souvent mon frère y jouer, et parfois il me laissait faire les passages difficiles exprès, ahaha ! Et je me souviens aussi d’avoir fait des niveaux peu à la loyale avec les cheat codes, avant de faire certains Tomb Raider en entier (bon, à partir du 5 en somme et le 1, il en reste 3 à éventuellement refaire un jour). J’ai fini Resident Evil 2 hier d’ailleurs, c’est vrai qu’il a de très gros moments de sursaut, surtout avec monsieur X. Mais très beau jeu avec une belle ambiance !
Je ne suis jamais allée au bout de Beyond Good and Evil non plus : j’ai eu un bug dans la dernière phase finale, et je n’ai jamais eu la patience de recommencer le jeu. Pareil pour Harry Potter 2, je n’ai jamais réussi à passer cette pierre roulante avant la salle du Basilic…mais je suis sûre que si on refaisait maintenant, ça passerait comme une lettre à la poste ! Merci pour tes anecdotes de gamer qui font bien sourire !
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Je pense qu’on est nombreux à avoir ce genre de souvenirs sur des licences comme Tomb Raider. C’est vraiment des moments qu’on a vécus en famille avec les parents ou les frères et sœurs s’ils étaient gamers.
C’est chouette que RE2 t’ait plu, il est vraiment excellent ! Une critique est prévue sur ton blog ?
Ces bugs qui foutent en l’air toute une partie à la fin du jeu, il n’y a rien de plus rageant et décourageant… Je comprends que tu n’aies pas eu le courage de recommencer depuis le début, d’autant que l’aventure était quand même plutôt consistante si mes souvenirs sont bons.
Harry Potter 2 j’avais réussir à le finir par contre, même si étonnement je n’en garde pas énormément de souvenirs. Pourtant je l’ai découvert assez tardivement, je devais avoir 11 ou 12 ans déjà quand je me le suis procuré.
Merci à toi pour ton commentaire !
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Oui, les jeux vidéos sont liés à bien des souvenirs d’enfance souvent (Pokémon aussi, d’ailleurs, maintenant que j’y pense).
Pour RE2, je ne sais pas, j’en doute, déjà que j’ai du mal à me mettre à jour sur le blog, pour le coup, je ne vois pas trop ce que je ferai comme critique. Mais cela n’en demeure pas moins un très bon jeu avec une excellente atmosphère.
J’ai heureusement l’impression que ces bugs de « fin de partie » sont devenus beaucoup moins présents avec les nouveaux jeux, même si on n’est jamais à l’abri d’un souci technique.
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Arf les Sims sur console, j’ai toujours trouvé que c’était une purge, pour ma part. La maniabilité du truc avec les joysticks sur cette brave PS2, c’était une horreur. Sur PC, c’est fluide, c’est souple, c’est no limit niveau construction comme un bac à sable pour adulte (je fais partie de ces gens qui passaient des heures à refaire toutes les maisons du quartier et les lieux communautaires parce que la déco était trop affreuse, ça me piquait les yeux et ça me prenait à la gorge)(les américains ont vraiment un problème avec l’acajou, le merisier et tous leurs ersatz en contreplaqué marron foncé).
J’adore Tomb Raider aussi, depuis les premiers épisodes sur PS1 avec Lara et sa tresse cubique. Je me souviens en particulier d’un des premiers niveaux du tout premier jeu, où elle explore des ruines incas (il me semble ? Enfin c’est genre au Pérou, au somment d’une montagne, sous 58 cm de neige avec un guide qui se fait dévorer par une meute de loups à l’entrée)(ambiance)… A un moment, on doit descendre un escalier en pierres pour arriver dans une salle avec des murs végétalisés (trop en avance sur leur temps, les péruviens) où trois loups (ou un tigre ? desfois, c’était pas trop logique, la faune et la flore) t’attendent en embuscade. Et là, quand tu entames ta descente des marches, débute un morceau super stressant joué uniquement avec des violons. J’ai eu la montée d’adrénaline la plus violente et la plus rapide de toute ma vie à cause de ça. Je sursaute à chaque fois, depuis. C’est chiant.
Concernant les jeux d’horreur, j’adore regarder des fims de ce genre, mais les jeux, c’est un peu plus compliqué. Je préfère ne pas être seule, parce que heu… The Evil Within ou OUTLAST, c »est quand même parmi les jeux les plus pétés du monde. L’hôpital psychiatrique désaffecté où tu n’as pour seule option que la fuite, armé d’une caméra infrarouge, je dis NON.
Sinon, Assassin’s Creed est ma « saga » de jeux préférée, je pense. Du moins, pour les épisodes principaux et « annexes » (coucou les aventures solos d’Ezio Auditore), jusqu’à Assassin’s Creed III (où l’on incarne Connor, un natif, pendant la guerre d’indépendance des Etats-Unis).
Hormis Black Flag (plié en entier), j’ai lâché un peu, contrainte et forcée en partie (parce que plus les consoles pour) mais aussi à cause du fait qu’on abandonne la « méta-histoire » qui trouve sa conclusion avec le personnage de Desmond Miles, à la fin de l’épisode III. Plus rien ne relie aucun des jeux les uns aux autres, et ça enlève une sacrée dose de réflexion et de profondeur aux actions du héros qu’on incarne. Si tu n’as joué qu’à l’épisode I, tu n’es sûrement pas familier avec tout ça, mais c’est une des choses qui expliquent selon moi la sensation de lassitude et de « copie soignée » qui accompagne chaque nouvelle mouture désormais (outre le manque de renouveau en termes de missions/gameplay/etc)(mais là, je suis pas experte et au final, c’est un élément secondaire tellement le « sous-texte » -j’ai pas d’expression moins prétentieuse, désolée – m’a happé).
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C’est certain que pour jouer aux Sims, rien ne vaut la version PC. J’avais tendance à privilégier uniquement les opus spéciaux sur console, comme Les Sims : Permis de Sortir ou les Sims 2 : Naufragés, qui étaient scénarisés. J’ai aussi eu Les Sims 2 : Animaux & Cie sur PS2 aussi, qui n’était pas trop mal. Mais après, je suis d’accord avec toi pour la frustration liée au fait que la construction/création de sim est beaucoup trop limitée sur console, là où le PC n’impose aucune limite.
Exact pour Tomb Raider, ce que tu évoques c’est tout simplement la cinématique d’intro du jeu. Et ce sont effectivement des loups que tu affrontes dans les niveaux péruviens, il n’y a pas de tigres dans le premier opus. En revanche, dès le début de Tomb Raider II tu te retrouves à combattre un tigre, c’est peut-être pour ça que tu y as pensé. Mais oui, les anciens opus avaient une ambiance à la fois fascinante et parfois terrifiante, c’était assez fou. Ce côté terrifiant a peu à peu été effacé avec le temps, mais c’était très ingéniaux la manière dont c’était fait à l’époque pour un simple jeu d’action-aventure qui n’avait pas la prétention de vouloir faire peur.
Je suis comme toi, je ne suis pas super fan d’Outlast (même si niveau ambiance on a clairement atteint un nouveau cap avec ce jeu, il en a inspiré bien d’autres par la suite). J’aime l’idée que se sente vulnérable, mais ça serait bien qu’on puisse un minimum se défendre. Je veux dire, je ne dis pas qu’on doit avoir un fusil à pompe ou quoi que ce soit, mais qu’on puisse au moins essayer de ralentir ses ennemis en leur lançant des objets ou ce genre de chose, histoire de rendre la fluite plus réaliste et dynamique. Très peu de jeu de cette trempe le font et je trouve ça dommage. Apparemment, Blair Witch qui va sortir fin août a prévu ce genre de mécaniques. Je suis impatient de voir comment ça va se goupiller ! Par contre The Evil Within j’ai adoré, le deuxième était moins terrifiant mais le premier m’a fait passer de sacrés moments !
Merci pour toutes ces précisions pour Assassin’s Creed. C’est vrai qu’étant donné que j’ai détesté le 1, je ne me suis pas vraiment intéressé aux autres opus, excepté Unity que j’ai suivi en let’s play et que j’ai trouvé plutôt sympa, même si l’histoire ne m’a pas plus marqué que ça. Après, pour le suivi de l’histoire, ça ne m’étonne pas. À trop vouloir sortir les opus les uns après les autres, ça devient impossible de bien réfléchir à comment goupiller tous les événements et forcément ça finit par partir dans tous les sens. Dommage. Après je crois que tu as lu ma critique d’Assassin’s Creed Origins, mais même si l’histoire reste un de ses points faibles, ça m’a un peu réconcilié avec la licence. On verra si Odyssey confirme ça (mais pas avant 2020, j’ai besoin de digérer Origins haha).
Merci à toi pour ce beau commentaire en tout cas ! 🙂
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